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Critique de EvlyneLeraut
Prodigieux, doté d'une sacrée leçon de vie, quatre-vingts écoliers, Parola poète-romancier-conteur, Amandine Delaune, enseignante-illustratrice ont mis au monde cet écrin. Plus qu'une histoire sublime tant elle rayonne d'humanité, l'invincible de ce grand livre est ce collectif, alliage d'un vivre-ensemble des plus respectueux. Une chaîne littéraire, un mot après l'autre, l'idée royale, l'imaginaire en diapason. Rassembler l'épars venu des rêves, des souhaits, l'expression altière de l'espérance. Écrire en communion plus qu'un projet scolaire, un temps commun, l'unité à l'horizon, le tout dans le filigrane, cerf-volant en plein ciel. L'encre solidaire, valeureuse et certifiée. L'heure est grande, révélée et source. Écoutez les narrateurs invisibles, le chant grave d'une histoire spéculative, lever de rideau sur « Boudart » l'enfant solitaire, mystique et symbole en puissance. L'exemplarité même d'un enfant reflet de chaque élève. Et, c'est ici l'envolée de ce récit quasi théologal. On est bousculé par la force intrinsèque de ce texte qui étire ses ailes. On voudrait à l'infini que cette trame parabolique soit à l'instar ce que nous adultes, devrions accorder à chaque enfant. C'est en cela aussi que ce récit tremble de beauté. S'ils écrivent ce récit salvateur, magnanime c'est que tout est possible encore. Nous devons puiser dans « Boudart » les outils que l'enfance nous offre, chemin de certitude et de confiance. « Boudart » est un orphelin de père et de mère. Enfant élevé par une louve, sagesse et abandon. Il vit à Jamazar dans un pays édénique dans cet espace-monde, le Royaume des arts. le climat « brille de mille feux » et oriente son pouvoir envers « les justes causes » tenant à rayonner de bonté « où les prairies sont agréables et hospitalières ». Dans ce pays où la sérénité fait battre les coeurs, chaque année en rythme pavlovien un nouvel artiste est élu. « Les maîtres sages n'y cessent s'expliquer qu'un véritable champion se mesure au travail dicté par son talent. A Jamazar, la passion des arts n'aime pas les agitations inutiles. »Le grand jour arrive, levier et prévisibilité d'un art dont l'écho arrime l'effervescence. « Quand on prévoit la victoire d'un garçon, on assite à la glorification d'une fille. Là où l'on voit gagner une fille, c'est un garçon qui coiffe tout le monde au poteau. » « Cinq épreuves sont nécessaires. » L'art au garde-à-vous, les enfants vont faire preuve de prouesses, de ténacité. Boudart, l'orphelin est rejeté des autres enfants. Il va affronter néanmoins les épreuves. Il le peut, le règlement octroie l'équité, l'égalité et encense la concorde. Boudart s'abandonne dans le déroulement de ce concours où l'art est puissance et don. Les valeurs de ce jeune enfant, l'orphelin des lumières, resurgissent : peinture, musique, chant, danse, la poésie, les arts en diapason. le jury perçoit dans Boudart la vertueuse quintessence de l'humilité. Les épreuves sont de dualité vêtue. Ce sont les autres qui s'élèvent dans la pureté de Boudart. « Attaché à sa charge de maître des cérémonies, le chef soigna chaque détail prévu par le protocole. Dans ce rituel, il invita le public à observer le silence pour bien suivre la dernière épreuve, la plus difficile. » Prenez le temps de vous arrêtez dans la ferveur des lignes agissantes, régénératrices. Ici, pas de morale, mais le chant de la gloire. « Sa victoire féconde l'esprit d'espérance. Elle montre que l'on devient ce que l'on veut être ; il nous appartient de le décider. » « Boudart » est un livre d'utilité publique, un livre qui devrait et vite se trouver dans chaque école. Un récit bleuet, artistique, et incitatif. La métamorphose de chacun (e) est annoncée. Il suffit de tourner son regard vers la lumière ; dans l'écoute grave et parfaite d'une caravane des Arts, cosmopolite, d'orfèvre. Si vous êtes perdu, suivez des yeux cette caravane où les enfants tracent la voie. C'est un livre aux mille mains, un livre apothéose dont les petits (grands) écrivains peuvent être fiers et nous aussi ! Publié par les Éditions La Simarre.
