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Critique de mimipinson


Peut-on échapper aux règles non écrites inhérentes à son milieu social ? La femme est-elle vraiment plus libre de sa destinée de nos jours ? Telles sont les deux questions que je me pose une fois avoir terminé ce livre.
Caroline Pascal fait rentrer le lecteur au coeur d'un monde où tout n'est que façade, silences, manigances, mensonges, petits arrangements entre « amis », ragots.

Victoire Mornas, née de Clervy, a obéi à tous les codes que son milieu impose. Elle facilitera l'ascension sociale de son mari, Henry, et l'envol de sa carrière politique. Parce que dans ce milieu, il en est ainsi ; les petites filles sont éduquées à cela dès leur plus tendre enfance. Quoi qu'il arrive, il faut se taire, et fermer les yeux, serrer les dents, souffrir en silence, mais sourire au monde.
Victoire, est délaissée, bafouée, trompée. C'est un détail insignifiant qui lui ouvrira les yeux. Elle n'en peut plus, n'accepte plus cette vie là.
Henry c'est le sale type par excellence. Il n'est pas de bien loin, un peu infirme- canard boiteux comme l'appellent ses beaux parents, mais a une ambition dévorante. Tous les moyens sont bons. Il est profiteur, cynique, avide de reconnaissance, infidèle pour finir.

Caroline Pascal analyse intelligemment et sans complaisance une société qui n'accepte pas ceux qui ne sont des leurs, et qui font comme si.

« Dans un couple tout n'est pas bon à dire, Les hommes ont leurs affaires qui ne nous concernent pas et il vaut mieux ne pas les connaître. On ne comprendrait pas, on s'affolerait peut-être, on ferait même des bêtises qu'ils nous reprocheraient sans doute. Et avec raison » p 82 (c'est la mère de Victoire qui parle à sa fille)

J'ai trouvé que l'auteur faisant un minutieux décorticage des codes de l'aristocratie, et cela pouvait donner par moment à des dialogues savoureux .Je retiens en particulier quand Victoire vouvoie sa mère, où lorsque les même se lâchent en privé, avec des propos loin des mots convenus qu'elles peuvent avoir en société….

Les temps changent, mais rien ne change. Combien de Victoire sont encore réduites à accepter l'inacceptable au nom de la raison d'état, ou de la raison tout court ?

Si à la fermeture de ce livre la fin m'a surprise, avec le recul, pouvait-il vraiment en être autrement ?
Un livre qui fait réfléchir sur la condition féminine.

Tout cela me remet en mémoire un vieil adage, mais toujours d'actualité : mieux vaut vivre seule, que mal accompagnée.

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