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Critique de frandj


Ayant écouté à la télévision le témoignage de la femme qui co-signe Au coeur de Daesh avec mon fils, j'ai eu envie de le lire. Je n'ai pas eu de grandes surprises, car je me suis bien informé sur ce sujet. L'un des intérêts du récit, c'est son caractère concret, et la vérité du vécu particulier qu'il rapporte. Naturellement, ce n'est pas de la "belle littérature", mais ça ne me gêne pas.
On suit le parcours de Laura, belge d'ascendance italienne, qui se prend de sympathie pour des voisins marocains, puis se convertit à l'Islam, sans conflit avec sa famille très aimante: jusque là, tout va bien. Puis elle rencontre un homme musulman qui lui fait un enfant, Nassim, qui devient la prunelle de ses yeux). Ensuite, c'est l'enfer de la radicalisation. Elle découvre la propagande de Daesh sur Internet et la gobe sans aucun esprit critique: là-bas, parait-il, les Musulmans s'épanouissent dans la charia et ont la belle vie, au lieu de côtoyer en Occident les mécréants. Elle fait la connaissance d'Oussama qui a le projet d'aller en "terre sainte", c'est-à-dire dans le territoire de Daesh (c'est présenté comme une obligation religieuse). Ce plan réussit, et le couple se retrouve en Syrie avec Nassim. Laura a rapidement des doutes, même si elle est tributaire de son endoctrinement et encore fière de porter le niqab ( ! ). Plus le temps passe, plus elle rejette sa vie misérable, dangereuse, oppressante, absurde. Enfermées, tributaires des hommes, surveillées étroitement par Daesh, les femmes n'ont aucun droit et sont seulement des "ventres" pour faire des enfants. Ceux-ci devront apprendre très tôt à manier la kalachnikov, et plus tard à pratiquer des décapitations. Laura est révulsée par sa condition et par l'avenir promis à Nassim. Elle fait pression sur Oussama, qui finit par céder. Tous les trois fuient en Turquie en prenant beaucoup de risques. Les parents de Laura, admirables de générosité, ont tout fait pour l'aider. Certes, la justice belge ne les accueille pas à bras ouverts; mais en définitive elle n'est pas très sévère.
Quand les auteures décrivent la vie quotidienne dans le califat, elles montrent la juxtaposition choquante entre une forme de modernisme (téléphone, internet, etc...) et une conception effroyablement rétrograde des relations interpersonnelles. La société totalitaire voulue par Daesh me fait vomir, au même titre que le régime nazi. Bien sûr, il n'y a pas de coexistence envisageable avec ces gens-là. Le vrai problème, c'est comment "récupérer" tous ceux qui sont tombés dans le panneau de Daesh et qui déclarent s'en affranchir...

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