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Critique de MadameTapioca


La merveilleuse collection des éditions Dépaysage vient de s𠆞nrichir d’un titre. Et pas n’importe quel titre.

« Kamik » de Markoosie Patsauq est le premier roman écrit par un autochtone au Canada en 1969. L𠆚uteur est inuit et l’histoire du roman lui vient d’un récit entendu lorsqu’il était lui-même un jeune homme. Mettre par écrit un récit de tradition orale n𠆞st pas anodin. C𠆞st toute la volonté de survivance d’une culture qui se cache entre ces pages.

Ce roman - si je devais le mettre dans des cases - est à la fois un roman d𠆚venture, un roman sur le passage à l�ulte et le témoignage d’un mode de vie. Kamik, 16 ans, participe pour la première fois à une expédition de chasse, avec sept hommes, dans le but d�ttre un ours dangereux sur l𠆚rctique. On suit l’épopée du jeune homme qui va être confronté à de nombreuses difficultés dont bien évidemment je ne vous dirais rien. Mais si la blancheur de la neige recouvre le paysage c𠆞st bien la noirceur qui l𠆞mporte dans ce récit dur et immersif.

Au delà de la littérature, ce texte est un document pour l’histoire. D�ord écrit en inuktitut, l𠆚uteur l𠆚 très vite traduit en anglais (il connu d𠆚illeurs le succès) puis il fut retraduit dans d𠆚utres langues à partir de la version anglophone. L’intérêt et l’importance de cette version tient dans le fait qu’il est traduit en français directement de l’inuktitut. Et ça change tout. Sans médiation on colle au plus près à la mémoire inuite et aux intentions de l𠆚uteur. Tout cela est clairement expliqué dans le « à propos de la traduction » qui ouvre le roman.
La préface et le mot de l𠆚uteur, quant à eux, viennent mettre en lumière le déplacement forcés d’inuits par le gouvernement canadien dans le haut arctique dans les années 50. Un chapitre sombre de l’histoire canadienne.

« Kamik » est un indispensable pour quiconque s’intéresse aux peuples autochtones du continent américain. Je ne saurais répéter une fois de plus l’incroyable travail accompli par cette maison d’édition pour nous éclairer, pour nous donner à lire des textes écrits PAR des auteurs des premières nations plutôt que des textes écrit SUR les premières nations.

Traduction de Valerie Henitiuk et Marc-Antoine Mahieu
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