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Critique de Mome35


D'un titre très banal, Chris Pavone dont on a pu apprécier l'excellent et singulier premier roman « les Expats, » a cette fois écrit un thriller, à la fois dense, complexe mais aussi parfois confus. L'Accident est un page-turner qui réclame de l'attention et de la réflexion de la part du lecteur tant les analepses sont nombreuses (trop probablement). Il aurait sûrement été encore plus prenant si l'alchimie, le puzzle construit avait été moins découpé ou si le lecteur avait été aidé en tête de chapitre par un lieu, une date ou une heure. Ces flash-backs sont d'autant parfois fastidieux que le nombre de personnages est important et que l'auteur aime les descriptions précises, tant des êtres que des paysages ou des endroits où se déroulent les actions. Les décors sont si bien plantés qu'ils semblent dans certains cas redondants.
Cette critique émise, ce livre accroche par la qualité de l'écriture, mais aussi par la richesse du scénario, par l'abondance des questions qui se posent en fin de chapitres. Chris Pavone a incontestablement un ordinateur à la place du cerveau. Les actions s'enchaînent, se croisent, se recoupent avec une minutie d'autant calculée que les acteurs évoluent dans un milieu qu'il connaît bien, l'édition.
Pour synthétiser, un manuscrit d'un auteur anonyme échoue entre les mains d'Isabel, agent littéraire. Il s'agit d'une biographie d'un magnat des médias. Il révèle des comportements méconnus et délictueux de cette star planétaire pendant sa jeunesse. Pour tout dire des crimes impunis qui se prolongent durant toute sa vie, aidé par les agences d'état (la CIA) pour l'amener au zénith de sa profession. Ce manuscrit ne doit pas paraître. Il doit disparaître. Mais les copies se multiplient dans le milieu de l'édition et du cinéma et les personnes qui les touchent disparaissent. On vous laisse imaginer que tout cela est mené tambour battant, que l'hémoglobine éclate sur les pages et que le final, tout en se rapprochant, n'est pas forcément celui que l'on avait imaginé. Mais, outre les petits jugements négatifs qui nuisent peu finalement, quelle satisfaction à la fermeture de ce roman.
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