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Critique de Pecosa


Depuis le 20 novembre 1936, le doute plane sur les circonstances exactes qui entourent la mort de Buenaventura Durruti ( 1896 - 1936), la grande figure de l'anarchisme espagnol. Les écrivains Abel Paz, Miquel Amorós, Hans Magnus Enzensberger et bien d'autres se sont exprimés à ce sujet. La mort de Durruti dont les obsèques à Barcelone réunirent près de 250.000 personnes, sera le chant du cygne des anarchistes pendant la guerre d'Espagne.

Connaîtra-t-on un jour le nom des assassins? Le romancier Pedro de Paz a décidé de donner sa version des faits dans un très court roman (83 pages, suivies de "Durruti: La forja de un libertario » sur sa vie et ce que l'on sait de la journée du 20 novembre), prouvant une fois de plus qu'il n'est pas nécessaire d'en faire des tartines pour écrire un polar efficace.
El hombre que mató a Durruti n'a pas pour cadre Madrid en 1936 mais Barcelone en 1937. L'ancien policier Fernández Durán, devenu commandant de l'armée républicaine, doit à la demande de ses supérieurs tenter d'élucider le mystère de la mort du leader anarchiste. Avec l'aide du lieutenant Alcázar, il va interroger tour à tour tous les hommes qui étaient présents ce jour là sur le front de la Cité Universitaire: Julio Graves, le chauffeur de Durruti, Antonio Bonilla, membre de la colonne Durruti, le docteur Santamaria qui a pris en charge le blessé à l'Hôtel Ritz transformé en Hôpital des milices confédérées et le sergent José Manzana.
Ce polar de facture classique -témoignages, recoupements, examen des lieux où s’est déroulé le crime, collecte des indices et des preuves matérielles malgré les mois qui se sont écoulés- construit essentiellement autour de longs dialogues émaillés de rencontres, est concis et nerveux. Hommage à Conan Doyle, il met en scène un duo d'investigateurs, Holmes/ Fernández Durán et Watson/Alcázar qui va observer à la loupe l'emploi du temps de Durruti, la scène du crime, la balistique, l'angle de tir….
Dans El hombre que mató a Durruti, Pedro de Paz donne une version très personnelle d'un crime qui ne sera sans doute jamais résolu. C'est carré, efficace et inquiétant. A quand une traduction?
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