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Critique de SophieChalandre


Premier livre traduit en France du bolivien Edmundo Paz Soldán, ce roman bien charpenté est une hallucinante fresque sociale, sorte de sauvage valse à trois temps : trois gifles, trois histoires, trois époques, trois perspectives différentes d'approche, cimentés par un thème fédérateur, l'exil et le déracinement, par une même obsession : el Norte, les Etats-Unis.
Trois déséquilibres que rien ne peut racheter ni corriger : Jésus le serial killer mexicain trop amoureux de sa soeur (certainement le protagoniste le plus étoffé du roman), Martin, le paysan fou et dessinateur, devenu artiste de renom mais toujours enfermé dans une institution, et le couple chaotique Michelle et Fabian, élève bolivienne et professeur. Malaise du déracinement, malaise du rêve étatsunien qui n'en est pas un. Malaise existentiel, avec pour issue la folie, la violence, la déchéance et une envie de vivre comme seule expression pour surmonter l'échec.
Bien plus qu'un objectif à atteindre, el Norte, ce nord tant fantasmé, est moins un pays à atteindre qu'une fuite en avant éperdue, loin de sa terre première où la destinée semblait résolument embourbée, où le rêve, déjà, était frelaté.
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