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Critique de Bird76


Bird76
16 septembre 2022
Le roman noir « Luke la main froide » ( 1965 ) ( éditions Rivages sur noir) ,
de l'écrivain américain Donn Pearce, qui a bourlingué dans le monde entier,
a trafiqué aussi et a fait de la prison pour ensuite entamer une carrière de
journaliste et d'écrivain, nous plonge dans l'univers carcéral.
Il nous décrit le bagne comme une société très bien organisée :
du directeur sur son fauteuil au maton à lunettes et fusil, aux prisonniers
qui ponctuent chaque initiative par « Chef, j'peux ? ».
Et c'est au chapitre 6 que Luke, ancien militaire sans discipline, de son vrai nom
« Llyod Jackson » arrive au camp, pour avoir décapité des parcmètres.
Luke la main froide, surnom qu'il donne à chacun et parce qu'il est bon au poker, sourit toujours ,
regarde droit dans les yeux. Luke est un être mythique, dont ce livre raconte
la légende comme une chanson de geste. Il est adepte du «cool ». Il tentera de
s'évader trois fois et ne récoltera que des représailles par les « Hommes libres »
/ chefs d'une rare violence.
Ce que j'ai aimé dans cette histoire est que Luke est en révolte contre
Dieu lui-même, jusqu'à sa mort.
Le passage où il joue un air de blues de l'Alabama, avec un banjo
retrouvé par sa mère, est magnifique. On y apprend que Luke a aussi
un côté sombre : fils de prédicateur qui le condamne, il a fait la Seconde Guerre Mondiale,
a tué, saoul, et a même reçu des récompenses.
Luke se fera aimé et respecté parmi ses camarades . Car il est plus grand que
la Vie et n'a jamais trouvé sa place quelque part.
Dans le film éponyme de 1967 du réalisateur Stuart Rosemberg, avec
le très beau Paul Newman et Georges Kennedy, Luke est le symbole
du rebelle et de l'anticonformisme.
Ce livre, peu épais, nous plonge donc auprès de toute cette génération,
de l'après-guerre, de jeunes rebelles, de James Dean à Chet Baker,
qui cherche à s'intégrer dans un monde trop vieux, qu'ils ne comprennent pas.

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