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Critique de Tiphrom


« Quand on fait des gosses on se dit qu'ils seront une version améliorée de nous-mêmes, on ne prévoit pas qu'ils puissent être moins bien et pourtant ça arrive. »

Guillaume a quinze ans. Il affronte son monde tout entier. Il aime les garçons, s'habiller parfois en Raphaella dans sa chambre et sur Instagram. Il aime sa mère qui l'élève même quand ça la déborde.

Il dénonce le comportement incestueux de son père quand il était jeune enfant, à une magistrate qui ne le croit pas vraiment. On le place, le déplace.

« Il ne fallait plus que je voie ma mère pour devenir un homme. »

Il comprend son arrivée au foyer, moins son internement en hôpital psychiatrique pour calmer ses angoisses à coups de camisole chimique et d'électrochocs. Il y tombe amoureux de Clément, intensément. Lentement des lumières éclairent une part de son histoire et son identité tandis que son esprit sombre, s'enferre, s'étouffe.

La narration dense, la ponctuation chaotique, la brièveté des chapitres et les sauts incessants rendent le récit inquiétant, suffoquant. le narrateur brûle une vie qui le consume, portant au monde un regard singulièrement attachant. Rien n'est politique ou moral, tout n'est que sensations, perceptions et intime. le récit à la première personne de la violence de soi, d'être à ce monde qui ne comprend pas, qui ne comprend rien. Qui rejette. Tout est brutal dans ces pages, ça remue, ça percute, ça étouffe ; mais la voix est juste, bouleversante. Un premier roman coup-de-poing qui marque pour longtemps. Une nouvelle voix de la littérature française à découvrir !

« Je n'avais jamais réussi à me tenir à distance des garçons que je rencontrais. Je devais, à la seconde où je les embrassais, me perdre en eux. »
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