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Critique de Tancrede50



Le décor de la tragédie est en place : nous sommes dans la banlieue de Stockholm, dans deux quartiers voisins, l'un riche et blanc, l'autre pauvre et arabe. Issu du quartier pauvre, Billy, 14 ans, est blessé par balles sur l'aire de jeu du quartier riche. Sa mère, Leila, courre à l'hôpital. L'émotion la submerge. "Elle dénoua son hijab, le laissa tomber par terre et s'étendit contre Billy." Comment en est-on arrivé là? Qui a blessé Billy? Et pourquoi?
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L'auteur par des flashbacks successifs nous fait découvrir le passé de Billy et de son ami Dogge (du quartier blanc). Billy le surdoué à l'école, mais Dogge le "complètement crétin" qui sèche les cours. Ce sont deux gamins délinquants (vols, dégradations, bagarres, tentative de viol) qui, en grandissant, passent sous les ordres de Mehdi, chef de gang. Ils commencent comme guetteurs, puis, une fois ados, deviennent hommes de main. On pénètre alors dans le monde de la drogue, du trafic d'armes, de l'intimidation, du chantage, des cambriolages, des braquages et des règlements de compte. On ne vit pas vieux dans ce gang si on a cessé de plaire au chef! L'agression contre Billy a tout d'une action de représailles entre voyous. La police enquête sur la foi du témoignage de Dogge. Mais a-t-il dit toute la vérité?
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Ce n'est pas un livre à lire si on est déprimé. L'auteure décrit en détail une société suédoise mauvaise - qui ressemble comme deux gouttes d'eau à la société française actuelle. Une société qui protège mal les citoyens, dans laquelle les gangs agissent comme ils l'entendent. Dans laquelle les mineurs délinquants sont relâchés par la justice et continuent à mener leurs exactions. Dans laquelle les caïds semblent intouchables et les policiers épuisés démissionnent. Et dans laquelle l'honnête citoyen en vient à se faire justice lui-même, devant l'impuissance de l'État. Mais lui, il risque de passer le reste de sa vie en prison. La seule façon de vivre mieux, c'est de quitter le pays, pour aller vivre dans des États à la politique sécuritaire moins laxiste. Roman très pessimiste, mais très réaliste. le déclin de la civilisation occidentale ne viendra pas forcément de problèmes climatiques, mais plus certainement de ses hommes.
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