Ma tête à moi

Janin est le seul blond parmi l'ensemble de bruns composé de son père, de sa mère, de ses frères et de ses soeurs. L'élément déclencheur du doute sur sa filiation fait suite à une réflexion d'un épicier qui lui a attribué par mégarde (et pour faire plaisir) un autre père que le sien. "J'ai bafouillé que ce n'était pas mon papa. Que papa, il avait les cheveux bruns, les yeux en amande et une fossette sur le menton. Qu'il était bien plus grand et surtout qu'il était le mari de maman". Voulant se montrer semblable à eux, il va imaginer une solution. Tout un flacon de Colorbelle-ébène va y passer et comme il réalise l'action immergé dans la baignoire remplie d'eau sa peu va devenir également bien plus matte qu'elle ne devrait. Bref c'est le désastre : « Toute la partie gauche de mes cheveux était devenue d'une drôle de couleur, encore un peu blonde, mais pas vraiment noire. Quant à la droite, rien n'avait changé. J'étais affreux et bicolore. Impossible de rester comme ça ! J'ai recommencé avec une nouvelle dose de teinture, en frottant drôlement fort pour que ça pénètre bien ». Ses parents exigent que son assiduité en classe ne souffre pas de sa bévue, aussi il ne reste plus qu'à le tondre. le lendemain à l'école au regard de cette absence de cheveux et de sa nouvelle couleur de peau, Janin prétexte une maladie (toutefois non contagieuse).

Autour de l'acceptation de ses différences, l'auteur a raccroché la traditionnelle pensée d'avoir été adoptée. Dans cette édition Gabriel Gay donne un aspect très comique (avec en particulier la représentation des fantasmes d'adoption) à l'illustration. L'iconographie de Mette Ivers en 1995 dramatisait bien plus l'histoire sortie sous le titre de "Colorbelle-ébène".

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