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Critique de LaTeteDansLaLune


Pour vous expliquer ma note : si je devais noter le roman en lui même ce serait un 3/3,5, mais si je devais noter son potentiel, et ce que je pense que la série peut devenir dans les tomes suivants, ce serait un 4, voir 4,5 (go Lucie !!!). Je mets donc un 4, parce que je ne veux pas que la série souffre prématurément, et potentiellement à tort, d'une note trop basse.

Ma critique que vous pourrez retrouver sur mon blog (latetedanslalune.net) :
L’auteure nous plonge dans un univers très particulier, uchronique fantastique et steampunk, où l’élan révolutionnaire de la Commune de Paris n’a pas été réprimé dans le sang par le gouvernement de l’époque, grâce à l’intervention d’un groupe de combattants constitué principalement de bouchers. Cette victoire des communards permit à la ville de s’émanciper et de devenir indépendante, tout en modifiant profondément son visage : de nombreux bâtiments sont démolis ou transformés, les rues changent de nom et, n’ayant pu accueillir l’exposition universelle de 1889, c’est à Lyon que Gustave Eiffel présente au monde le monument que l’on connaît tous. La nouvelle Cité-État se veut féministe (avec à sa tête une présidente), moderne et à la pointe de la technologie, portée par la vision de Jules Vernes citoyen éminent et adulé, faisant de Paris Larispem la ville la plus avancée de l’époque. Dans cette nouvelle société, les bouchers forment une caste respectée par tous les citoyens, et nombreux sont ceux qui désirent en faire partie. Mais des ennemis, les frères de sang, sont toujours présents, tapis au cœur de la cité, et attendent le bon moment pour frapper. Pour ancrer ce petit monde dans le réel, et surtout dans l’Histoire, l’auteure fait régulièrement référence à des personnages qui ont vraiment existé, comme Sarah Bernhardt, et inclut l’argot des boucher (qui existe réellement).


Le roman commençait plutôt bien : on faisait la connaissance de nos deux héroïnes Liberté et Carmine, sur le point de s’introduire dans une ancienne demeure de noble à la recherche d’objets de valeur à revendre au marché noir. Une excursion écourtée par l’apparition d’un inconnu à qui elles parviendront à dérober un certain objet (pas de spoil !) mais qui réussira à s’enfuir dans un nuage de fumée, et dont seul Liberté gardera le souvenir. Lors de la vente du larcin, on découvre que ce *bip* semble être connu et recherché et… Rien. Je m’attendais à ce que ça lance l’intrigue, à ce que les filles tentent de percer le secret de cet objet, qu’elles soient pourchassées,… Mais on entre en fait dans une loonnngue première partie (un peu plus de la moitié du livre) qui utilise l’alternance de point de vue entre nos trois héros (les deux jeunes filles et Nathanaël, l’orphelin) pour nous présenter la ville/société dans laquelle prend place l’intrigue et nous glisser des informations sur les protagonistes et leur condition de vie. Et bien que cet univers soit riche et intéressant à découvrir, j’aurai préféré que ça se fasse en parallèle de la progression de l’histoire. Par exemple, Liberté et Carmine se retrouvent toutes les deux, pour que la première délivre à la seconde un certain chargement (toujours pas de spoil), mais l’évènement est un simple prétexte pour découvrir les dirigeables, le tram qui en passant au-dessus de la ville permet de découvrir la saleté de la Seine ou le l’Ourcq, les potagers qui se développent sur les toits des immeubles, ce qu’est devenu Notre-Dame, … Et au final, si ça reste intéressant de découvrir tout ces éléments, l’action en elle même ne l’est pas. Et malheureusement, cela dessert aussi les personnages. Il est difficile de s’attacher ou de s’inquiéter pour eux dans la mesure où il ne leur arrive rien, ou presque. On ne peut pas vraiment juger leur caractère, apprécier leurs réactions dans différents types de situations. L’auteure place bien certains évènements ou personnages qui on le sent, joueront un rôle plus tard. Mais plus tard quand ? La présidente montre quelques aspects de personnalités intéressants, mais hélas avortés trop rapidement (heureusement, à chaque début de chapitre on retrouve des citations d’un des membres du gouvernement, ça nous aide à mieux les connaître). Le seul qui s’en sort à peut près c’est Nathanaël, dont la vie n’est pas franchement facile. Il se retrouve en plus au cœur d’une situation dont on ignore encore la portée par manque d’informations, mais on sent que ça va être un point très intéressant du roman puisque ça introduit les premiers éléments fantastiques/ésotériques/menaçants. Et pourtant, son personnage est encore un peu fade et mou, volonté de l’auteure qui tient à en faire un personnage un peu perdu, qui ne se pose pas vraiment de question et se laisse porter par les évènements. Il va commencer à évoluer et se « réveiller » dans la toute fin du roman. D’autres personnages secondaires jouent simplement le rôle d’accessoires, alors que j’en attendais un peu plus d’eux. À voir comment ils évoluent par la suite.

Et tout s’accélère. D’un coup ! Et ça devient intéressant et trépidant ! Les personnages commencent à se poser des questions, à réaliser qu’il se trame quelque chose. On apprend enfin des choses importantes, sur le rôle que chacun va être amené à jouer entre autres, sur les enjeux, qui se trouve dans quel camp, mais surtout la dimension société secrète/magie noire prend vraiment de l’ampleur, et le danger avec ! Il y a de la tension. Les personnages s’étoffent un peu également, notamment Liberté et Nathanaël qui, de fil en aiguille, vont se retrouver en bonne position pour être au cœur des évènements à venir. Mais c’est malheureusement déjà la fin du volume…

C'est un livre un peu étrange au final. Je ne peux pas dire que je n'ai pas aimé, mais il m'a manqué un petit quelque chose, qui à cependant commencé à pointer le bout de son nez dans la toute fin, me laissant avec un petit goût d'inachevé, une petite déception. Et pourtant, je sens que ça bouillonne là-dedans, que c'est sur le point de donner quelque chose de vraiment pas mal, qu'il y a matière pour (avec les complots, la magie du sang, la société secrète, des agents doubles, des secrets à la pelle), mais qu'on a retiré le tout un peu trop tôt du feu (appelons ça l'analogie de la popotte). Je dirais que l'introduction a été trop longue, ou le roman trop court pour vraiment la diluée.
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