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Critique de marina53


Dans le train qui le mène dans l'Aisne, plus précisément au Château des ruisseaux, Jean ne peut s'empêcher de se remémorer les raisons pour lesquelles il est là aujourd'hui... Toxico dépendant, il a essayé toute substance qui peut se boire, se fumer, s'avaler ou se sniffer. Après une énième tentative d'hospitalisation en psychiatrie, on lui a conseillé ce centre pilote. Parce qu'il en avait marre de piller les magasins pour se faire de la thune, de voler de l'argent à sa famille, d'être 24h/24 shooté ou soûl, il veut décrocher une bonne fois pour toutes. le courrier de l'Apte (Aide et Prévention de la Toxico-dépendance par l'Entraide) mentionne bien que l'Eau de Cologne est interdite ainsi que la télé, les walkmans ou bien les livres. Ce centre se concentre sur les échanges, l'écoute et l'entraide, le tout épaulé par des psychiatres et des thérapeutes. Il est accueilli par les "anciens", Gilles, Frantz ou Aïda. L'on suit jour après jour l'évolution de Jean dans ce nouvel environnement, les confessions de chacun, les tourments, les tentations ou le manque...

Un sujet ô combien délicat... Comment aborder le thème des toxicos qui ont décidé une bonne fois pour toutes d'arrêter, sans misérabilisme? Tout en pudeur, avec une légère retenue, Vincent Bernière dresse le portrait d'hommes et de femmes qui ont franchi le seuil du Château des ruisseaux. Basé sur une nouvelle méthode américaine, l'on s'écoute et l'on se livre. Que ce soit la maman porteuse du sida ou le mec qui se prostitue pour une dose, chacun, arrivé au bout de ses limites, raconte comment il en est arrivé là, ses angoisses quotidiennes ou sa peur de l'avenir. Ce docu-fiction aurait pu être plus élaboré et approfondi tant le sujet semble parfois avoir été survolé. Mais le dessin de Poincelet, dépourvu de tout cadre, tout en subtilité et finesse, a su capter l'émotion et les ressentis, dans des couleurs presque neutres, paradoxalement douces pour un tel sujet.

Le château des ruisseaux... vous ouvre grand ses portes...
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