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Critique de Marie-Nel


Le fil rouge de ce roman est donc ce fameux cahier des silences, quel beau titre d'ailleurs. C'est un cahier vert, tout simple, mais qui renferme les vies de plusieurs personnages. Tout commence dans un café. Il appartient à Monica, c'est une jeune femme qui était avocate et a arrêté sa carrière pour réaliser son rêve, ouvrir un café. C'est un lieu qu'elle a rendu convivial, où vous avez des livres à disposition. Elle trouve un jour sur une table un carnet vert, avec comme seule mention « le carnet des silences ». En l'ouvrant, elle va se rendre compte que les premières pages sont écrites. Elle va ainsi découvrir les confessions de Julian Jessop qui se raconte dans ces quelques pages. Il a eu ainsi l'idée de laisser ce carnet pour que d'autres personnes se racontent également. Ce que va faire d'ailleurs Monica, elle va écrire ses pensées, ce qu'elle aurait aimé avoir ou faire. Et elle va laisser ce cahier dans le bar à vin en face de son café. Elle ne sait pas alors que ce simple cahier va transformer sa vie, elle aura plus de clients, elle mettra des ateliers en route. Et surtout elle rencontrera des personnes qui lui apporteront beaucoup. Ce carnet va aller loin, faire un long voyage et recueillera les confidences d'autres personnes qui deviendront acteurs de ce roman.

J'ai trouvé l'idée de cette transmission très originale. J'aimerais beaucoup tomber un jour sur ce genre de cahier, lire les vies et les pensées d'autres personnes, raconter les miennes et laisser ce carnet à un endroit pour qu'il continue son trajet.

J'ai donc fait la connaissance de plusieurs personnages, Monica et Julian, mais aussi Hazard, Riley, Alice, Lizzie. Ils ont tous leurs particularités, leurs qualités et leurs défauts. L'auteure brosse avec eux un portrait de la société actuelle. Je me suis attachée à chacun d'eux, j'ai eu plus d'affinités pour certains, comme dans la vraie vie. Et ce sentiment est différent selon le lecteur et sa propre histoire.

J'ai beaucoup aimé Monica, je crois d'ailleurs que c'est le personnage auquel je me suis le plus attachée. C'est une femme qui semble forte et vouloir ce qu'elle veut. Elle a quitté le confort de son travail d'avocate pour l'instabilité de se mettre à son compte en ouvrant un café. Elle se dévoue pour mener à bien ses projets, mais malheureusement elle s'oublie, elle fait passer sa vie personnelle bien loin d'elle et de ce qu'elle aimerait vraiment, trouver l'amour et fonder une famille. La vie et ce carnet lui apporteront bien des surprises.

Et j'ai aussi aimé rencontrer Julian, lui et Monica sont les personnages les plus importants, sûrement parce que ce sont les instigateurs de ce carnet et de son voyage. Julian est un artiste, il approche les quatre-vingts ans, est veuf, a perdu sa Mary depuis longtemps, il vit seul dans une vieille masure et se rend tous les vendredis à la même heure dans un cimetière, sur une stèle bien précise, pour porter un toast.

Tous les personnages cités plus haut, vont se croiser, se côtoyer, leurs vies vont se mêler et tourner autour du duo Monica et Julian.

J'ai vraiment beaucoup aimé suivre tout ce petit monde, leurs doutes, leurs failles, leurs joies, leurs peines. L'auteure fait passer plein de beaux messages au travers d'eux sur la vie, le deuil, l'amour, le couple, la vieillesse, tout ce qui fait la vie. L'attachement aux personnages s'est bien fait, malgré une narration à la troisième personne. C'est vrai que je suis plus sensible à une narration à la première personne qui me permet de rentrer dans la peau du personnage. Mais parfois, ce choix narratif n'est pas toujours approprié. Ici, j'ai trouvé le choix judicieux, car il m'a permis de garder une certaine distance avec ce qui arrive et avec les sentiments, cela m'a évité aussi de prendre certains événements un peu trop brutalement en pleine face.

C'est un premier roman pour Clare Pooley et je l'ai trouvé très réussi. L'idée est très originale, c'es bien écrit, le style est fluide, ça se lit tout seul. La lecture est rythmée par l'alternance de chapitres entre les différents personnages. Cela permet d'avoir des points de vue différents sur un même sujet, et quand on quitte un personnage, on a envie de le retrouver pour savoir ce qu'il se passe, et donc on lit plus vite les chapitres suivants, et il en est de même comme ça pour tous les personnages. Cela rend aussi la lecture très addictive et crée même un certain suspense, car on aimerait savoir ce qu'il va se passer dans la vie de chacun.

Certains faits m'ont surprise, je ne m'attendais pas à certains rapprochement ou à certaines révélations. Je me doutais un peu de certains éléments de la fin, elle ne m'a cependant pas déçue. J'ai vraiment aimé l'histoire de ce livre, je me suis régalée avec chaque personnage, chaque fait. le style fluide et l'histoire intéressante font que j'ai lu avec beaucoup d'intérêt ce roman. J'ai eu la chance de le lire dans le cadre d'une lecture commune, divisée en 4 parties sur 4 semaines. J'ai aimé cette façon assez hachée de le lire, cela m'a permis d'encore plus apprécier. J'ai ressenti un manque quand je quittais mon livre, et j'avais hâte de le retrouver la semaine suivante. J'ai ainsi pu le déguster petit à petit. Sans ce challenge, je crois qu'il se serait lu en très peu de temps. Je me suis sentie très bien dans l'histoire et j'ai envié tout ce petit monde d'avoir un café aussi intéressant. J'aurais été plus jeune, c'est un projet dans lequel j'aurais aimé me projeter, un lieu de détente, avec une bonne boisson, des livres et magazines, et des chats…le paradis quoi !

Je vais noter Clare Pooley dans mes auteurs à suivre, car pour un premier roman, c'est plutôt une belle réussite. J'ai donc très envie de la lire à nouveau, voir ce qu'elle pourra proposer de nouveau.


Lien : http://marienel-lit.over-blo..
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