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Critique de NewHorizon
Danko Popovic nous narre l'histoire d'un paysan serbe de Chumadia, Miloutine, enfermé en prison et qui écrit ses mémoires. Miloutine fait partie de cette génération de serbes qui aura connu toutes les guerres : guerres balkaniques, Première Guerre Mondiale, Seconde Guerre Mondiale, joug bolchévique. Ce livre retrace sa vie au cours de ces périodes et nous renseigne sur les coutumes serbes et sur un peuple déchiré.
Le livre commence avec l'appel de Miloutine pour prendre les armes lors de la Première Guerre Mondiale. La Serbie est alors acculée par l'Empire allemand, l'Empire austro-hongrois et la Bulgarie. Malgré une forte résistance, les Serbes sont contraints de se replier vers les montagnes d'Albanie enneigées. Miloutine prend part à cette expédition durant laquelle il sera affamé, exténué et devra gravir des chemins à plus de 2000 mètres d'altitude. Miloutine nous renseigne sur les exactions commises alors contre les populations serbes : les massacres et les viols sont courants. Il résistera à des attaques de milices albanaises et parviendra à rejoindre un navire français.
A la fin de la Première Guerre Mondiale, Miloutine rentre chez lui et rejoint sa femme Jivana ainsi que sa mère. Il reprend son train de vie de paysan. C'est l'occasion d'y voir l'image d'une Serbie rurale, ancrée dans ses traditions et ses croyances ancestrales. On trouve un fort respect du rapport de l'Homme à la nature qui l'entoure. C'est tout un pan de la mentalité serbe qui y est décrit.
Puis vient la Seconde Guerre Mondiale et les nombreux conflits internes. Miloutine, alors plus âgé et borgne n'y participe pas directement, c'est son jeune fils qui sera appelé à combattre sous le drapeau. Il voit alors le pays qu'il a défendu avec tant d'ardeur se diviser violemment. On y aperçoit des serbes qui collaborent avec le gouvernement instauré par les Allemands, les Tchetniks (royalistes) sous le contrôle de Draža Mihailović et les partisans communistes. Cette division a pour conséquence de nouveaux massacres, parfois à l'intérieur même des familles. Et c'est sans compter les nombreux adversaires extérieurs, notamment les oustachis qui organisent des massacres sur les populations civiles serbes.
En 1945, une nouvelle Yougoslavie, communiste, est créée par Tito. Le vieux paysan ne reconnaît plus sa patrie d'antan, les dénonciations sont nombreuses. Les enfants y trahissent leurs parents et leurs grands-parents. Miloutine voit arriver chez lui un agent communiste qui lui demande de payer une certaine somme en blé qu'il ne possède évidemment pas, il sera envoyé en prison, lui, l'ancien combattant, qui se proclamait avant tout comme un paysan serbe de Chumadia et qui faisait son possible pour éviter les querelles. Tout au long de sa vie, rien ne sera épargné au pauvre Miloutine.
C'est un livre criant de vérité sur la mentalité du peuple serbe. Si certains passages peuvent prêter à sourire, l'histoire dans son ensemble est assez sombre et triste. Imprimé en Serbie, il est regrettable de voir des coquilles dans cette édition (nombreuses pour un livre de 200 pages), ainsi que la conversion des prénoms et lieux serbes en français (Miloutine au lieu de Milutin par exemple) mais cela n'empêche en rien d'apprécier ce livre. Publié en 1985, ce livre sera l'une des meilleures ventes de la littérature serbe, ce qui est tout à fait justifié.
Le livre commence avec l'appel de Miloutine pour prendre les armes lors de la Première Guerre Mondiale. La Serbie est alors acculée par l'Empire allemand, l'Empire austro-hongrois et la Bulgarie. Malgré une forte résistance, les Serbes sont contraints de se replier vers les montagnes d'Albanie enneigées. Miloutine prend part à cette expédition durant laquelle il sera affamé, exténué et devra gravir des chemins à plus de 2000 mètres d'altitude. Miloutine nous renseigne sur les exactions commises alors contre les populations serbes : les massacres et les viols sont courants. Il résistera à des attaques de milices albanaises et parviendra à rejoindre un navire français.
A la fin de la Première Guerre Mondiale, Miloutine rentre chez lui et rejoint sa femme Jivana ainsi que sa mère. Il reprend son train de vie de paysan. C'est l'occasion d'y voir l'image d'une Serbie rurale, ancrée dans ses traditions et ses croyances ancestrales. On trouve un fort respect du rapport de l'Homme à la nature qui l'entoure. C'est tout un pan de la mentalité serbe qui y est décrit.
Puis vient la Seconde Guerre Mondiale et les nombreux conflits internes. Miloutine, alors plus âgé et borgne n'y participe pas directement, c'est son jeune fils qui sera appelé à combattre sous le drapeau. Il voit alors le pays qu'il a défendu avec tant d'ardeur se diviser violemment. On y aperçoit des serbes qui collaborent avec le gouvernement instauré par les Allemands, les Tchetniks (royalistes) sous le contrôle de Draža Mihailović et les partisans communistes. Cette division a pour conséquence de nouveaux massacres, parfois à l'intérieur même des familles. Et c'est sans compter les nombreux adversaires extérieurs, notamment les oustachis qui organisent des massacres sur les populations civiles serbes.
En 1945, une nouvelle Yougoslavie, communiste, est créée par Tito. Le vieux paysan ne reconnaît plus sa patrie d'antan, les dénonciations sont nombreuses. Les enfants y trahissent leurs parents et leurs grands-parents. Miloutine voit arriver chez lui un agent communiste qui lui demande de payer une certaine somme en blé qu'il ne possède évidemment pas, il sera envoyé en prison, lui, l'ancien combattant, qui se proclamait avant tout comme un paysan serbe de Chumadia et qui faisait son possible pour éviter les querelles. Tout au long de sa vie, rien ne sera épargné au pauvre Miloutine.
C'est un livre criant de vérité sur la mentalité du peuple serbe. Si certains passages peuvent prêter à sourire, l'histoire dans son ensemble est assez sombre et triste. Imprimé en Serbie, il est regrettable de voir des coquilles dans cette édition (nombreuses pour un livre de 200 pages), ainsi que la conversion des prénoms et lieux serbes en français (Miloutine au lieu de Milutin par exemple) mais cela n'empêche en rien d'apprécier ce livre. Publié en 1985, ce livre sera l'une des meilleures ventes de la littérature serbe, ce qui est tout à fait justifié.
