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Critique de Henri-l-oiseleur


Le grand seigneur polonais Jean Potocki est surtout connu pour son roman français "Le manuscrit trouvé à Saragosse", publié par Garnier Flammarion dans ses deux versions successives. Mais Potocki était moins un romancier qu'un voyageur, un diplomate, un naturaliste et un historien, qui parcourut à la fin du XVIII°s un Orient que ses amis philosophes ne connaissaient que par les livres, et en 1797 une partie de l'Asie Centrale, pour le compte de son roi, puis du tsar russe Alexandre I. La première moitié de ce volume est occupée par les voyages en Turquie et au Maroc, où se mêlent des exercices de style orientaliste, et le récit de choses vues qui placent l'auteur très au-dessus des autres écrivains voyageurs du temps. Ses récits sont bien supérieurs à ceux de Chardin en Perse (fin XVII°s) comme à l'Itinéraire de Paris à Jérusalem de Chateaubriand, en 1810 : Potocki sait voir, tandis que trop souvent, Chateaubriand cite ses lectures et Chardin énumère les hôtelleries et juge de l'état des routes.
La seconde moitié du recueil est occupée en grande partie par le "Voyage à Astrakan et sur la ligne du Caucase", terres moins littéraires, moins investies de références classiques, où les choses vues l'emportent sur l'érudition. Pourtant, Potocki vérifie tout dans son Hérodote et son Strabon, et examine toutes les plantes comme la faune. Il a des pages magnifiques qui ne sauvent pas l'ensemble d'une certaine monotonie. Pour finir, on trouvera le sobre récit de la grande déception de sa vie, l'ambassade russe en Chine qui aurait été si fascinante, pour lui comme pour nous, sans la sottise de l'ambassadeur qui fit tout annuler à la frontière des deux empires. Le recueil est beau mais d'un intérêt inégal.
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