Le Poulpe : Cinq bières, deux rhums

« Cinq bières, deux rhums », de quoi passer une bonne soirée… ou une bonne lecture. J'ai dégusté mon premier Poulpe aux côtés du père de la collection. Je découvre les personnages récurrents et les règles de cet atelier d'écriture hors norme. Les amateurs de la série connaissent l'accroche : « Ça avait démarré à la Sainte-Scolasse, un matin morne… » Gérard, le patron du bistrot, envoie son pote Gabriel à la frontière franco-belge pour une mission de la plus haute importance. Il doit dégotter des bières de qualité pour remplacer la fadasse seize soixante-quatre. Sur place, deux faits divers défraient la chronique. le cadavre d'un homme est retrouvé en haut d'un tas de ferraille. le lendemain, c'est le corps d'un ingénieur japonais qui est sorti des fonds vaseux de l'Escaut. Voilà de quoi aiguiser la curiosité de notre «orchidoclaste» (en grec casseur de couilles) et qui va le pousser à mettre son nez dans les affaires des autres. Son enquête le fait passer d'un pays à l'autre, traverser les zones industrielles de cette région en crise et partager la vie des mariniers. le récit est noyé dans l'amertume de la bière et du désenchantement social. Gabriel Lecouvreur dénoue les fils d'une injustice à coups de poing et de jeux de mots. Une lecture réjouissante et à petit prix puisque les Poulpe/pulp sont disponibles en format numérique au prix de 3 euros. Un polar anar' de gare.