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Je pense que vous serez d'accord : un texte, c'est le fond et la forme.

Concernant le fond, Les bleus s'effacent toujours aborde un thème sensible, la violence intrafamiliale.

Sa double temporalité nous présente d'abord Marc, 11 ans. Pour Marc la maison familiale n'est pas un refuge mais une zone de danger. Il y vit avec la trouille de la raclée hebdomadaire infligée par son grand frère Enzo. Car il ne s'agit pas de « jouer à la bagarre » ni de petites claques, non. Quand Enzo cogne, il fait très mal. Enzo est lui même battu par leur père, un homme atteint de démence. Et la mère ? La mère, fatiguée par ses journées de travail, se montre indifférente. Complice par sa passivité, elle s'associe parfois au monstre pour les sanctions.

Après une ellipse de vingt-cinq ans nous retrouvons Marc marié à une femme très belle mais toxique, qui par son manque d'humanité peut nous faire penser à sa mère, et père d'un petit Quentin qui est sa raison de vivre.
Avec le temps les bleus se sont effacés, mais la brutalité et la cruauté subies dans l'enfance sont ancrées. La douleur, la frustration et la colère sommeillent, prêtes à éclater.

Voilà. L'histoire en elle-même a déjà tout pour me séduire.
Une histoire magnifiquement servie par la plume de Hervé Pouzoullic. L'utilisation de la première personne génère une profonde empathie pour Marc. Les chapitres courts, la tension liée aux situations, confèrent du rythme au roman (amateurs de page-tuners…). Mais pas seulement. Les mots exsudent une certaine magie, tantôt vénéneuse et tantôt radieuse.

Bref, je suis conquise, et espère vous avoir donné envie de connaître l'histoire de Marc.
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J'ai lu et beaucoup aimé :
LES BLEUS S'EFFACENT TOUJOURS .
de @hervepouzoullic .
@editions.anne.carriere .

« Les mercredis, c'est l'enfer !. Barricadé dans sa chambre, Marc tente d'échapper à la violence de son grand frère . Rien à attendre de ses parents, la colère et le déni coulent dans les veines de la famille …]

Si je travaille bien au collège, c'est pour avoir la paix. Si je lis autant, c'est parce que les histoires des autres me font oublier la mienne . Et si mon coeur s'emballe, que la frayeur m'empêche de respirer et que parfois je n'ai pas la force de me relever, c'est à cause des dérouillés que mon frère me met .

Les angoisses de chacun à partager . La détresse à observer . La violence qui sort de l'ombre . le poids des héritages, si douloureux, qui écrase tout . Les émotions qui étouffent .
Il faut tenter de marcher droit pour dompter la bête qui sommeille, lutter contre l'indifférence, sans cesse, sans trébucher .
« Car il en faut du courage pour échapper à la malédiction de ses origines et du sang froid pour faire face au passé. »

[ … Rien ne change . Ma mère nous ignore, mon père torgnole mon frère a l'envi . Enzo se venge sur moi les mercredis . La peur m'habille tous les matins, déshabille mon frère tous les soirs . le calme revient quand il disparaît . Je reprends mon souffle quand lui le perd … ]

LES BLEUS S'EFFACENT TOUJOURS
C'est un beau roman . Troublant, émouvant, dérangeant, tragique et si touchant .
Comme une lecture vénéneuse, vertigineuse, furieuse, folle… folle furieuse .
Qui remue, qui éclabousse, qui claque .
Une belle découverte . Merci @hervepouzoullic .

Vous l'avez lu ?
Envie de le lire …
Foncez …

#lesbleusseffacenttoujours #hervépouzoullic #éditionsannecarrière #lire #lirelirelire
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C'est sur son seul titre, "Le bigorneau fait la roue", que j'avais choisi de lire le premier roman d'Hervé Pouzoullic. Je l'avais beaucoup aimé. le deuxième m'avait moins convaincue. Là, je viens de dévorer en un temps record son troisième : "Les bleus s'effacent toujours". C'est de mon point de vue le meilleur des trois.

C'est l'histoire de Marc, enfant battu. Et même si les années passant, les bleus se sont effacés, il reste, cachées par-ci, par-là, des séquelles. Il semblait pourtant s'être reconstruit. Il est désormais enseignant à la Sorbonne, marié à une femme éblouissante, père d'une enfant différent, certes, mais solaire qui est sa véritable raison de vivre. Et pourtant sa vie est loin d'être rose.

L'utilisation du "je", les propos à hauteur d'un enfant de onze ans, l'âge de Marc au début du livre, l'écriture savamment travaillée sans prendre le pas sur le fond, les phrases sèches et qui claquent, les chapitres courts, apportent à ce récit un rythme vif et qui s'accélère au fil des pages jusqu'à la fin. Pas un instant d'ennui, la lecture est haletante tout au long, les personnages magnifiquement brossés. Leurs fragilités, leurs douleurs, leurs difficultés à vivre les rendent attachants, émouvants. Si Marc est le plus touché, les autres ne sont pas pour autant particulièrement heureux.

Ce roman a cette immense qualité de traiter d'un thème particulièrement difficile, la violence familiale, de manière sensible. L'auteur fait de son roman un plaidoyer sur la nécessité de parler, d'informer, de ne pas subir, de lutter contre l'indifférence et l'aveuglement face à toute marque de férocité. Il explique à travers la vie de Marc, et de ses parents totalement indifférents à son mal-être, combien la brutalité, la cruauté, la sauvagerie vécues dans l'enfance sont ancrées et infiltrent l'adulte. Hervé Pouzoullic n'en oublie pas pour autant l'amour, celui que Marc éprouve pour Dolly, sa petite copine de classe, l'amitié pour ses deux amis Chris et Mohammed. Et surtout, surtout, cette fin, que je vous tairai, emplie de résilience et d'espoir.

"Les bleus s'effacent toujours", un roman particulièrement réussi et bouleversant.
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Comme chaque mercredi, Marc, 12 ans, attend la raclée que son frère Enzo va lui infliger. Marc vit dans la peur et sans aucun soutien dans sa famille : sa mère semble totalement indifférente et son père est violent, vis-à-vis d'Enzo principalement. Heureusement au collège il y a les copains, Chris et Mohammed ; et Dolly, sa jolie voisine de classe. Marc trouvera-t-il le courage de lui avouer sa flamme ?
Après une ellipse de vingt-cinq ans, nous retrouvons Marc papa d'un petit Quentin qu'il adore ; il vit avec une femme très belle mais plutôt toxique, sorte de clone de sa mère. Elle est directrice des ressources humaines et ce qu'elle préfère dans ce travail c'est conduire des entretiens de licenciement. Ça en dit long !
Marc est professeur de lettres à la Sorbonne : il aime son métier, mais le poids du passé et sa situation conjugale le plongent dans un état dépressif et l'empêchent de s'y consacrer pleinement…
Raconté à la première personne, le roman est très prenant ; la tension et les chapitres courts confèrent du rythme au roman et il nous est difficile de le lâcher. le style soigné et précis réussit à nous faire ressentir la terreur dans laquelle vit Marc pendant l'enfance.
Le sujet de la violence intrafamiliale et des bleus qui marquent l'âme des victimes sont traités avec justesse. Marc est un personnage attachant, et on espère tout au long de la lecture qu'il réussira à guérir de son passé.
Un très bon moment de lecture !
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