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Critique de Presence


Ce tome fait suite à Calamity of conscience (épisodes 18 à 31, parus en 2009). Il contient les épisodes 32 & 33, ainsi que les 3 épisodes de la minisérie dédiée à Buzzard, parus en 2010.

Épisode 32 - Franky a organisé une fête d'anniversaire en l'honneur de Goon, chez Norton, avec même un gorille violeur et le passage de Frank Darabont (scénariste et réalisateur hollywoodien). Mais Goon n'a pas le coeur à la fête.

Dans cette première partie, Eric Powell (scénario et dessins) s'en donne à coeur joie pour mêler la détresse psychologique de Goon (voir les tomes précédents), les délicates attentions prévues par Franky (avec la surprise de Mabel), la déchéance du Priest, l'apparition d'un monstre dont Powell a le secret, et les conseils de Frank Darabont (réalisateur de la Ligne verte et de quelques épisodes de The Walking Dead) qui vient donner des conseils à Eric Powell sur le potentiel comique d'un gorille violeur. Powell fait le grand écart narratif entre un humour noir et absurde, et des émotions intense, avec une facilité apparente qui fait que tous les éléments disparates s'intègrent dans une narration fluide, vive et drôle. 5 étoiles.

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Épisode 33 - Une jolie jeune femme a fait son apparition au bar de Norton. Un inconnu patibulaire arrive en ville pour la dessouder. Goon et Franky vont devoir y mettre bon ordre. Cette histoire présente la particularité d'être narrée sans texte.

Cet épisode est un régal de bout en bout et une démonstration exemplaire des talents de conteur d'Eric Powell. L'absence de tout texte permet de mettre en évidence (pour ceux qui ne l'avaient pas encore remarqué) la verve graphique de Powell. Uniquement par le biais de savoureuses illustrations, Powell raconte en 22 pages une histoire de vol, de vengeance, de manipulations, tout en incluant les états émotionnels de chacun des personnages. Non seulement chacun dispose d'une apparence graphique soignée comme d'habitude, mais en plus Powell trouve des idées visuelles à la pelle pour une histoire poignante, brutale et rapide. Une leçon de bande dessinée. 5 étoiles.

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Minisérie Buzzard - Buzzard a décidé de reprendre la route et de trouver une solution à son état. Il arrive à proximité d'un château où il a des visions de l'avenir. Puis son périple l'amène dans un village subissant l'assaut chronique de créatures monstrueuses. Buzzard accepte de leur venir en aide en se rendant près du dieu de ces créatures.

Lors de la pause de la série "The Goon", Eric Powell a pris le temps de concocter une histoire de Buzzard. le premier épisode permet de rappeler qui est Buzzard, de quelle malédiction il est la victime, et d'expliquer comment il acquiert une vieille rosse pour voyager. La première couverture est magnifique, Eric Powell reprend le célèbre Death Dealer de Frank Frazetta, en mettant Buzzard à sa place. Les illustrations du récit reprennent les codes établis par Powell lui-même lorsque Buzzard expose son point de vue : des cases sans beaucoup de décors où Powell privilégie l'ambiance au travers d'un schéma de couleurs sophistiqué.

Powell construit son récit sur la base d'un schéma très classique de quête : Buzzard accepte d'aider les villageois, il voyage avec un gamin pour lui montrer le chemin et il croise une belle dame à sauver, avant d'affronter le gros monstre. À l'évidence l'intention de Powell est de mener un récit dépouillé, réduit à sa plus simple expression, de la même manière que Buzzard ne s'intéresse qu'à l'essentiel, bannissant toute fioriture. Il reste donc à apprécier le point de vue de Buzzard sur ses compagnons de route et son véritable objectif. Ce dernier a déjà été évoqué dans des épisodes de la série "The Goon", il ne constitue donc pas une surprise. Ses relations avec l'enfant et la femme sont elles aussi ténues puisqu'il souhaite maintenir une distance par rapport à eux, et éviter toute implication émotionnelle.

Au final, ce parti pris narratif de ne conserver que l'essentiel, de viser un récit dépouillé est un pari risqué puisqu'il n'est pas sûr que le lecteur y trouve suffisamment de quoi se divertir. À l'arrivée le résultat est mitigé. Powell réussit parfaitement à faire passer l'état d'esprit de Buzzard, ses motivations et sa fatigue existentielle. le garçon et la femme ont assez d'épaisseur pour avoir un début de personnalité, mais guère plus. le classicisme de la quête rend son déroulement trop prévisible, trop famélique, mais la personnalité de Buzzard évite l'ennui. Les dessins possèdent toujours cette intelligence et cette sensibilité qui font de Powell un illustrateur exceptionnel, mais ils ont perdu en substance et trop souvent les personnages semblent évoluer dans un espace mangé de brouillard ou sans consistance. Ce tome contient également une magnifique couverture alternative de Richard Corben pour l'épisode 1 de Buzzard. 3 étoiles.

Eric Powell reprend le cours de la série mensuelle dans The deformed of body and devious of mind (épisodes 34 à 37, + 2 histoires courtes).
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