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Critique de Ethno


Et voilà, un nouveau PRATCHETT pour Acheron. C'est un peu la boule au ventre que j'écris cette chronique d'ailleurs, car il s'agit du dernier livre du Sir publié de son vivant.
Je ne m'étendrais point sur une longue tirade sentimentalo-pleurnicharde, mais ça me fait tout de même un petit quelque chose, comme à toute la communauté SF/Fantasy, ou même aux lecteurs occasionnels de l'auteur.



Pour replacer L'Hiverrier dans le contexte, ce roman fait grosso modo parti des "hors-séries" du Disque monde bien qu'il soit estampillé comme une aventure des annales du Disque. le livre est en fait une suite de Les Ch'tits Hommes libres et de Un Chapeau de Ciel, des histoires destinées plus ou moins à un jeune public au même titre que le Fabuleux Maurice et ses Rongeurs Savants par exemple. le principe est simple, PRATCHETT revisite à sa façon les contes (à base de sorcières ou de créatures étranges) et les mets en scènes dans des histoires dont lui seul a le secret (c'est-à-dire complètement barrées).

Dans cette série de trois romans, nous suivons les aventures de Tiphaine Patraque, jeune sorcière de treize ans en plein apprentissage. Vol en balais de sorcière, entretient de la chaumière de sorcière, trucs et astuces de sorcières, bref, la jeune fille fait le tour des sorcières pour apprendre le métier, jusqu'au jour ou madame Trahison (plus ou moins sa tutrice) décide d'emmener Tiphaine voir un curieux rituel dansant en pleine forêt. La jeune fille, entraînée par ses pieds rentre dans une danse un peu particulière et s'attire à cette occasion les faveurs de l'esprit de l'hiver qui tombe fou amoureux d'elle. 
Aidée par les Nac Mac Feegle, sorte de gobelins écossais au teint bleu, au kilt virevoltant et au patois incompréhensible, Tiphaine va devoir déjouer les preuves d'amour de l'Hiverrier toutes aussi dangereuses les unes que les autres.

Bon soyons clair, sur le papier nous ne tenons pas ici le roman révolutionnaire du Disque-Monde. PRATCHETT mise plutôt sur le côté "sentimental" avec des personnages attachants qui nous livrent leurs petits secrets pour faire de bonnes sorcières et qui au final n'utilisent pas tellement de magie, mais qui sont simplement là pour aider les gens et les accompagner dans leurs quotidiens (en leurs foutant la frousse quand même parce que faut pas déconner). le texte est toujours rempli de non-sens, de jeux de mots, d'évidences parfois… fort… évidentes, encore une fois chapeau à PATRICK COUTON traducteur habitué des romans de l'auteur et qui arrive à retranscrire parfaitement cet humour.
PRATCHETT reprend la structure du bon vieux conte d'amour où la princesse est au centre de l'histoire et va être secourue par son prince charmant. Seulement, vous vous en doutez, le prince charmant n'est autre qu'un gamin, un peu gauche qui va devoir manier l'épée et affronter quelques périples, coatcher, en plus de ça, par une bande de gobelins dégénérés, mais bougrement téméraires. D'ailleurs les Nac Mac Feegle sont aussi extrêmement importants dans l'histoire, car s'il y a bien un élément comique dans L'Hiverrier, c'est bien eux. Cette joyeuse bande d'ivrognes bagarreurs qui protègent corps et âme Tiphaine, nous donnent quelques cours magistraux sur le mariage notamment, proprement hilarant, alors entre ça et les leçons de choses de Nounou Ogg, il y a vraiment de quoi passer un excellent moment.

Mais L'Hiverrier, au-delà d'une histoire d'amour, c'est aussi un roman profondément humain qui nous apprend que les apparences sont parfois trompeuses. Eh oui, une sorcière c'est moche, ça vit au milieu des toiles d'araignée, ça s'habille en noir, ça a des crânes où sont posées des bougies pour impressionner la populace locale. Au final, il n'y a pas plus gentil qu'une mademoiselle Trahison par exemple qui ne vit que pour le village dans lequel elle habite. Elle ne serait rien sans ces gens qui viennent la voir afin de partager leurs problèmes et qui la font vivre elle aussi de par leur compagnie. Les gens ont besoin d'être écoutés au même titre que certains ont besoin d'écouter. 
Bref tout ce petit monde forme le petit manège de la vie où l'amour, l'adolescence et l'amitié forgent (ou ont forgé) ce que nous sommes. L'auteur arrive à mettre le doigt dessus avec une sincérité touchante.

Une histoire du Disque-Monde qui ne révolutionne pas les écrits de Sir PRATCHETT, mais qui a le mérite de nous faire sourire et de nous faire passer un bon moment avec légèreté et sans se prendre la tête.

Zoskia


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