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Critique de oblo


Bien que cette histoire soit narrativement linéaire, l'aventure de Corto Maltese en Sibérie est pourtant complexe à décrire tant les rebondissements et les personnages sont nombreux. le gentilhomme de fortune se trouve en Chine, à la recherche d'une bien-aimée ; mais voilà, les temps sont troubles, la Première Guerre mondiale se termine en Europe mais en Sibérie, l'or des tsars est l'objet de toutes les convoitises. C'est ainsi que le commandant Semenov, la duchesse Seminov, l'amiral Koltchak, le général chinois Tchang, le rebelle mongol Soukhé Bator et le mégalomane baron Roman von Ungern-Sternberg se trouvent tous, puissants personnages, sur la route de Corto Maltese. Ce dernier a, en effet, été engagé par les Lanternes Rouges, secte chinoise, qui veut aussi mettre la fin sur l'or russe.
Le trait de Pratt se fait toujours aussi précis. Pratt avait l'art de dessiner très simplement des paysages, des objets parfois complexes, et il y a dans ce dessin une légèreté poétique qui se mêle au souci du détail sur certaines cases. Cette poésie se mêle à l'onirisme du récit, moins présent peut-être ici que dans d'autres albums, mais qui apparaît dès le début du récit à Venise puis dans certaines prédictions qu'un chamane fait à Corto et au baron fou.
En tout cas, Corto se fond parfaitement dans ce décor méconnu de nous, Européens, décor tant géographique qu'historique, et il faut dire que le marin est placée sous une bonne étoile. S'il ne perd rien de sa franchise, il doit tout de même faire attention car ceux à qui il s'adresse sont des puissants qui ont droit de vie et de mort sur ces hommes qui les suivent. Pour autant, Corto n'est pas seul, et il n'y a que ce diable de Raspoutine, homme violent, sans pitié et pourtant sentimental, qui soit de la partie. le duo s'attache à l'étrange Shanghai Lil, jeune fille chinoise travaillant pour les Lanternes Rouges, et qui n'est pas à une manipulation près. Certes, dans ce Grand Jeu finissant où viennent également se jeter dans la mêlée les Américains, les Russes blancs et les Russes rouges, les Chinois, les Japonais, les Mongols et même les Tchécoslovaques sans parler des Bouriates, il est bon d'avoir des alliés. Encore faut-il les choisir. Si Corto se trompe parfois, du moins sa force intérieure le protège, une nouvelle fois, des mauvais pas.
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