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Critique de christophedubourg


Le techno thriller est un genre très prisé, notamment aux États-Unis où l'un des papes du genre et certainement l'un des plus connus aussi, Tom Clancy, lui donna ses lettres de noblesse à travers plusieurs romans et films, la série des Jack Ryan entre autres. Ce n'est donc pas une mince affaire pour qui veut se frotter au genre – on notera le « Blackstone » du français Guillaume Richez chez feu l'éditeur Fleur Sauvage – car il suppose souvent une bonne connaissance géo politique, une documentation sans failles et se fend d'un glossaire parfois très technique, voire obscur pour le profane, et souvent très fourni. Bref, rien de rédhibitoire pour un genre qui reste de ce fait, un peu à part dans le grand monde de la littérature noire.
Je suis loin d'être spécialiste en la matière mais il me semble que le techno thriller est un peu laissé de côté en France, célébrons donc la parution de ce roman comme il se doit !

Quoiqu'il en soit, c'est après avec pris beaucoup de plaisir que je termine la lecture de ce roman, le premier de l'auteur, par ailleurs chroniqueur émérite et grand amateur de whiskies ! Comme le spécifie la quatrième de couverture, « Tu joues, tu meurs ! » s'apparente à un thriller d'action. Les chapitres sont courts, l'écriture est limpide, le jargon, maitrisé, et l'on sent manifestement que Yannick a pris beaucoup de plaisir à dérouler l'intrigue. L'auteur s'est bien documenté et ne nous noie pas pour autant dans d'indigestes et interminables tunnels de dialogues explicatifs et techniques. On ne doute pas un seul instant que Yannick a bossé son manuel du « Parfait petit espion » et Anton ainsi que Grey-Ink sont à ce titre, assez justement décrits. Mieux encore, sur l'ensemble de l'ouvrage l'auteur donne l'impression de savoir de quoi il parle quand il écrit. Ça, c'est extrêmement important, une grande qualité qui fait aussi le sel du bouquin. Il n'y a en effet rien de pire que de se rendre compte d'inexactitudes ou pires, d'erreurs dans tel ou tel domaine quand on referme la dernière page d'un roman. Ce n'est pas le cas ici, là, on y croit. Bien entendu, il ne faut pas s'attendre à de l'ultra-réalisme, le roman ne vise d'ailleurs pas à ça. C'est un récit qui va vite, une histoire qui suppose de ranger parfois sa « suspension d'incrédulité » au placard (notamment dans sa dernière partie) et d'embarquer sans réfléchir pour ce « road tripes » (pardon !) où l'action prédomine. Ce n'est pas un reproche, c'est surtout la loi du genre « action », avec tout ce qu'elle peut comporter d'invraisemblances mais aussi de contentements lorsqu'elle est bien exécutée comme c'est le cas ici. de réflexion contemporaine, il en est aussi question dans le roman, à travers le regard des puissants (ici le Chanoine), mais aussi de notre rapport à la technologie, celui de nos enfants, hyper connectés, et du monde de demain qui se profile, pas meilleur que celui d'aujourd'hui ou l'ancien mais inéluctable.
Pour conclure : l'action est soutenue, – et même survitaminée par instants ¬– et le récit fonce à cent à l'heure. Des personnages bien définis, (j'ai beaucoup apprécié Anton et Fantine, assez touchants dans leur histoire et leurs non-dits, ainsi que le duo formé du Chanoine et d'Irina) pour une histoire qui ne révolutionne certes pas les codes du genre – il y a du « Jason Bourne » ou du « Fugitif » dans le bouquin –, mais qui emprunte avec bonheur les codes du genre thriller d'action cinématographique pour, non les pervertir, mais les accommoder à sa sauce. Et n'ayez crainte, avec Yannick aux manettes (pardon dis !), cette dernière prend très bien, elle est relevée comme il faut !
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