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Critique de gabrielleviszs


Je remercie Emma Prudhomme-Asnar pour m'avoir contacté afin de me proposer la lecture de ce livre et bien entendu je remercie également Sébastien Prudhomme-Asnar, l'auteur de ce recueil. Entre le nom de la maison d'édition et la couverture du livre – que j'aime beaucoup – je me suis cru devant le musée de la préhistoire à Carnac (dans le Morbihan). Ayant habité de ce côté, j'ai eut l'impression de faire un saut dans le temps et me retrouver devant les restes des hommes de la préhistoire. Mais ici, il ne s'agit pas de cette période de la terre, mais plutôt d'ossements des cadavres qui se retrouvent au coeur des nouvelles.

15 nouvelles font parties intégrantes de ce recueil, si j'ai bien compté. Il y a celles que j'ai adoré et d'autres un peu moins, mais toutes ont un point commun : la folie des personnages et accessoirement de leur créateur. Il vaut mieux s'attendre à tout et ne rien prévoir, car les chutes sont terribles.

Nous commençons par un Piquant pique-nique qui débute en douceur avec des enfants d'une école venus en foret pour un jeu. L'un d'entre eux est handicapé et celui-ci ne semble pas avoir trouvé sa place dans le groupe, enfin c'est plutôt que les autres ne veulent pas de lui, parce qu'il est différent. Ce périple entre les arbres ne se fera pas sans mal et se terminera de façon macabre par des insectes qui pourtant ne semblaient pas si carnivores que cela. Je dois avouer que pour celle-ci, j'ai eut l'impression durant deux jours que des bestioles me grimpait dessus, beurk ! Une première nouvelle qui donne le ton sur ce qui va se passer par la suite. A savoir que rien ne nous sera épargné et cela sera le cas.

Grignotage nocturne nous parle de phobies dévorantes, tandis que l'Historique Festin nous montre la voie pour devenir le meilleur tueur en série. En continuant, nous tombons sur un Triste constat : une histoire qui ne manque pas de jalousie et de méthodes préjudiciables pour réussir dans la vie. Vouloir que l'autre se rate pour mieux l'écraser du pied prend tout son sens. Lorsque vous portez le costume d'un mort dans Terminus, il n'arrivera pas que la grande faucheuse. Il faut toujours se méfier de qui nous propose un échange, car le réveil risque d'être brutal.

Avec le Sot de l'Ange, je me suis demandé où l'auteur m'entrainait. Entre une femme qui travaille comme une forcené pour que son mari au chômage puisse se payer ses bières et son abonnement au foot – le mari ne vaut franchement rien vu la façon dont il la traite – et une carte retrouvée sous une planche de plancher de leur appartement... Un ange passe, un revolver sortira de la poussière et la folie d'un homme pour une femme qui va changer la fin de l'histoire. Dire que j'ai cru qu'à un moment donné elle, enfin, j'y avais cru l'espace d'une seconde, je n'aurais pas dû (rires).

Ne m'appelez pas Eleonore fait partie de mon top 3. Une vieille légende, une histoire de spiritisme, la possession de corps et c'est le drame. du sang, des cadavres et une phrase qui revient sans cesse !

Vint ensuite La dernière pluie, acide de préférences ou comment survivre à une nature qui se venge en dévorant tout sur son passage? J'ai adoré le Cousu Main, qui aurait pu s'appeler le fait-maison également pourtant le début m'a semblé long et lorsqu'enfin le personnage principal Charlie devient secondaire, c'est encore meilleur. Qui n'a jamais rêvé de faire des expériences grandeur nature ? le docteur Ophiagus vous montrera le chemin qui mène à de obscurs buts.

Qui n'a jamais entendu que La curiosité est un vilain défaut ? Pour en être sur, imaginez deux adolescents qui aiment s'amuser, boire, fumer et qui regarde par la fenêtre pour observer leur vieux voisins. Un arrière gout de "fenêtre sur cour" qui tournera bien entendu au carnage, quelle idée de vouloir penser autre chose ! le handicap avait été évoqué lors de la première nouvelle et ici, avec la Tolérance, une seconde couche nous est offerte. Un enfant qui ne voit pas les mêmes choses que les adultes et veut leur montrer la beauté de la musique, va se retrouver en mauvaise posture. Sa mère, cette femme aimante va faire ce qu'elle peut pour le sortir de ce mauvais pas. Mais comment faire comprendre à des adultes responsables que tout être humain à le droit de vivre ?

Les deux suivantes, Point de vue et El matador parle de la violence faite aux animaux de toutes sortes. Dans la première il s'agit d'un zoo, dans la seconde de corrida. L'homme va-t-il comprendre ce qu'il fait en maltraitant celui qui est souvent comparé à une simple bestiole sans cervelle ?

Qui n'a jamais rêvé d'en finir avec une personne dans ses rêves? L'avant dernière intitulé Une fin de rêve parle de ce qui se passe lorsque le rêve devient réalité. La conscience même du sujet va-t-elle plus loin que ce qu'il voudrait réellement ? Une folie destructrice qui s'empare de tout un être pour en terminer avec ceux qui l'ont mis à mal...

La dernière L'âme au fond semble plus personnelle. Je ne sais que trop bien ce qu'est la perte d'un être cher et je tire mon chapeau d'avoir su trouver les mots pour mettre sur cette étape de sa vie. Un bel hommage avec cette nouvelle.

Ce recueil pointe du doigt la société avec ces défauts et tous ces mauvais sentiments. Il fait réfléchir à ce que nous faisons réellement de notre regard, de nos gestes. La manière de présenter les choses est tout simplement macabre, mais surtout avec un revers de médaille qui peut tomber sur n'importe qui et n'importe où. Il y a tout de même des passages assez sanglants, donc il vaut mieux éviter de le lire ou le faire lire à un jeune public. Pour ma part, je le recommande vivement à tous les adeptes de sombres desseins.

http://chroniqueslivresques.eklablog.com/l-ame-au-fond-sebastien-prudhomme-asnar-a118077256
Lien : http://chroniqueslivresques...
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