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Critique de Delphine-Olympe


Certains d'entre vous le savent - d'autres l'auront peut-être remarqué s'ils viennent régulièrement par ici - la nouvelle n'est pas un genre que j'affectionne particulièrement. D'ailleurs, pour tout vous dire, si je me suis tournée vers ce recueil, c'est parce que j'en connais l'auteure. Je la côtoie dans un cadre qui n'a rien à voir avec mon activité de blogueuse - ou très indirectement - et elle en ignorait tout lorsqu'elle m'a informée de la parution de son livre.

Douze textes composent ce recueil, variations autour d'un thème bien peu traité dans le champ littéraire. On peut même plus généralement le qualifier de tabou, réservé à l'intimité d'une relation mère-fille. Comme le laisse suggérer le titre, Pascale Pujol a en effet choisi de parler du sang menstruel.
Sujet délicat s'il en est, il faut aller au-delà du premier mouvement de pudeur ou de répugnance qu'il peut provoquer pour découvrir ces textes. Il permet en effet d'évoquer bien évidement le corps féminin, les relations physiques autant que sociales entre les hommes et les femmes, mais l'auteure investit également les domaines plus inattendus et pourtant tout à fait pertinents que sont les champs économique (il faut vraiment être consultante en analyse économique et financière pour le faire !) ou artistique.

Pascale Pujol ne cherche pas à édulcorer son sujet. C'est vrai, une ou deux nouvelles peuvent provoquer le rejet - et j'avais d'ailleurs mis le livre de côté après avoir lu l'un des tout premiers textes. Mais je me réjouis d'avoir dépassé cette première réaction et de l'avoir repris, car il y en a aussi de fort sensibles ou d'assez amusants - et le sujet invite de fait à cette diversité de tableaux.
En abordant son sujet selon différents points de vue, féminin aussi bien que masculin, interne au personnage ou par le biais d'un narrateur extérieur, dans des cadres sociaux variés, à travers des sphères aussi bien personnelles que professionnelles, mais en s'aventurant aussi du côté des légendes et des croyances qu'il a toujours fait naître, elle en dresse une géographie sensible et pertinente.

Mention particulière pour la nouvelle intitulée La coupe est pleine. Cette assemblée de cadres sup pleins de morgue pérorant sur la meilleure manière d'accroître la rentabilité de leur boîte en imaginant notamment écouler leur stock de protections féminines défectueuses auprès des populations les plus défavorisées m'a fait rire jaune... à défaut de me faire voir rouge ! Mais où va-t-elle donc chercher tout ça ?
Lien : https://delphine-olympe.blog..
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