Me voilà arrivée au terme du voyage de Malcolm, Alice, Lyra et leurs dæmons. Dans l'ensemble ce fut pour moi une bonne lecture, mais qui m'aura moins emballée que les autres oeuvres de l'auteur.
Dans ce premier tome de la Trilogie de la poussière, nous suivons le jeune Malcolm, dont le père tient l'auberge de la Truite située non loin d'Oxford, en bordure de rivière, face à un couvent. Il se retrouve mêlé par hasard à de dangereuses affaires impliquant le Conseil de Discipline Consistorial qui vont l'amener à rencontrer Lyra, alors âgée de 6 mois et confiée aux bons des religieuses d'en face, et il va devenir son protecteur.
J'ai adoré toute la première partie de ce roman. Elle est bien rythmée et l'ambiance, de plus en plus pesante, est vraiment immersive. L'atmosphère est beaucoup plus sombre que dans Les Royaumes du nord, bien que se déroulant dans le même monde : les instances religieuses font pression sur la population façon Inquisition, et les menaces conjuguées du CDC et de la crue de la rivière instaurent un sentiment d'urgence vraiment bien dosé, limite stressant. le florilège de personnages qui nous est présenté (ou re-présenté puisqu'on a la joie de revoir des visages de la croisée des mondes) est globalement vraiment convainquant et assez finement décrit. Mention spéciale pour l'odieux personnage de Bonneville et son dæmon hyène qui m'ont déstabilisée autant qu'effrayée mais que j'aurais paradoxalement aimé mieux connaître.
Mais aux deux tiers du roman à peu près, un basculement s'opère, lorsque Malcolm est Alice s'enfuient pour sauver Lyra et que la crue vire à la catastrophe. C'est là que j'ai un peu décroché.
On se retrouve dans un monde féerique, peuplé de créatures étranges et presque hors du temps et de l'espace, qui personnellement m'a pas mal rappelé certains passages des légendes Arthuriennes de Chrétien de Troyes lorsqu'on bascule dans le merveilleux. Seulement ici la transition manque de subtilité et la descente vers Londres ne m'a pas paru s'accorder ou même s'intégrer au reste de l'intrigue. de trop nombreux événements s'enchaînent, sans rapport, sans explication, comme si l'auteur avait voulu placer toutes ses idées d'un coup… Résultat : le travail semble un peu bâclé et la vraisemblance en prend un sacré coup ! Et l'antagoniste devenant super-méchant quasi immortel n'arrange rien à l'affaire.
J'ai aussi eu l'impression que des pans entiers de l'intrigue ainsi que certains personnages étaient laissés en plan, alors que d'autres -à l'image de la reine des sorcières- apparaissaient de façon un peu forcée et superflue… Je doit dire que cela m'a pas mal frustrée.
Enfin, dans tous ce roman je suis restée assez indifférente aux dæmons que j'ai eu beaucoup de mal à cerner et qui m'ont paru beaucoup plus accessoire que dans les Royaumes du nord - sauf la hyène, flippante, géniale.
Bref, je chipote, La belle sauvage reste un bon roman d'aventure, mais pour donner aux personnages et à l'intrigue l'importance qu'ils méritent je pense qu'il aurait gagné à être beaucoup plus long, voire à faire 2 tomes. Cela dit je vous le recommande malgré tout et j'ai moi même envie de découvrir la suite même si j'ai ouïe dire qu'elle se déroulait 20 ans plus tard.
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