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Critique de Dominique01


Ce roman retrace l'ascension vers le pouvoir, puis la chute brutale, jusqu'au suicide, de Roger Salengro, ministre de l'Intérieur du gouvernement du Front Populaire, en 1936. le héros, qui s'appelle dans le roman, François Colot, est un militant socialiste issu de la classe ouvrière du Nord de la France.

Devenu ministre, le militant doit troquer "l'éthique de la conviction" du militant, contre "l'éthique de la responsabilité" du membre du gouvernement de la France. La première partie du roman décrit ce fossé qui se creuse lentement entre Colot et ses anciens camarades. le ministre est ainsi vivement interpellé lors de la réunion d'une section socialiste du Nord, par des militants qui lui reprochent l'abandon par la France du gouvernement républicain espagnol, aux prises avec une insurrection militaire, soutenue par des puissances étrangères totalitaires.

Le ministre de l'Intérieur dirige la Police alors que se multiplient les grèves et occupations d'usines, ainsi que les manifestations contre l'extrême-droite. Et François Colot ne parviendra pas toujours à éviter que l'on tire sur des ouvriers.
On le devine, l'exercice du pouvoir entraîne des déceptions nombreuses, et des défections parfois de la part d' amis de longue date du ministre, qui se détournent désormais de lui.

Et puis vient, comme un coup de massue, la calomnie : le ministre aurait, pendant la première guerre mondiale, participé au meurtre d'un officier français. Peu importe que François Colot ait été déjà jugé et blanchi par un Conseil de guerre, la calomnie s'acharne à discréditer les juges ainsi que la version des faits présentée par le ministre. La calomnie enfle, relayée par la presse d'extrême-droite, très puissante, ainsi que par l'opposition de droite qui interpelle violemment le ministre, lors de séances publiques de la Chambre des Députés.

Peut-être une autre issue était-elle possible pour Roger Salengro : sa démission aurait sans doute diminué le feu des attaques quotidiennes, et lui aurait peut-être permis de préparer plus sereinement sa défense. Mais cet homme de convictions et d'honneur, voulait sans doute proclamer solennellement son innocence par un geste définitif.
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