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Critique de dearlaury


Peut-on tout pardonner à un parent ?

Même la fuite, la mutinerie, l'abandon. Ou faut-il lui envier son courage et sa détermination ?

Notre personnage a mis du temps à choisir son camp. J'irai même jusqu'à définir son récit par un mot : l'attente.

Tout le monde attend après cet activiste en cavale, ce père en fuite. Les autorités, la mère, le fils ; ils flottent tous dans un entre-deux paralysant. Et j'en ai moi-même ressenti les effets.

Le tutoiement, en était-il la cause ? Dès la première phrase, ce détail m'a refroidie. Parce que je trouve ça intrusif, de se sentir assimilée à une histoire qui n'est pas la mienne. Peut-être est-ce la raison pour laquelle j'ai détesté voyager dans la peau de ce personnage. Je n'avais pas envie de lire notre descente au enfer ni ces excès de violence, ni d'avoir ce sentiment de faire du sur place malgré un périple chaotique.

« Tu te dissous dans une non vie sans avenir ni cohérence. »

Vincent Quivy y dépeint un tableau de la solitude. C'est un enfant en quête d'identité qui aurait pu suivre un autre chemin que celui de son père, mais il a préféré s'engager dans un combat. Aurait-il mieux fait de suivre un schéma pré-conçu ? Tout ce que je sais, c'est que ses dispersions m'ont fait enrager.

Et si l'auteur tentait de mettre le lecteur dans le même état que son héros, et bien, c'est réussi. J'ai été aussi désabusée que lui. J'ai oscillé dans un entre-deux, dans une lenteur pensante. J'en garde un goût amer.

« Penser à son avenir ou se sacrifier pour la cause ? »

Parce qu'en voulant se protéger, il s'est perdu le long du chemin. Toute sa vie ne tenait qu'à un fil. La liberté contre une vie tranquille, pour espérer se défaire des chaînes de son bourreau. C'est tous ces choix paradoxaux, cette course-poursuite qu'il entretient qui m'ont assommée.

La structure du récit et son retournement de situation n'en restent pas moins brillants. J'avais besoin de tourner les pages car j'espérais qu'il se reprenne en main ; avec une femme ou en clarifiant cette adoration pour Esteban.

Et puis, finalement : Peut-on en vouloir à l'auteur de nous faire ressentir des émotions négatives quand elles témoignent d'un récit puissant ?
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