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Critique de jullius
Peut-être le meilleur livre sur la révolution russe que j'ai lu. C'est hyper renseigné, c'est intelligent, c'est clair et la démonstration est sans appel : une grosse claque au révisionnisme de Furet et consorts (l'historiographie française sur le sujet est malheureusement une vraie calamité et, plus encore un vrai scandale scientifique).
« En étudiant les aspirations des ouvriers d'usine, des soldats et des marins telles qu'elles s'expriment dans les documents de l'époque, je constate qu'elles étaient largement en phase avec le programme de réforme politique, économique et sociale mis en avant par les bolcheviks. Et ce au moment même où tous les principaux partis politiques étaient fortement discrédités en raison de leur incapacité à promouvoir avec suffisamment de vigueur des changements significatifs et à faire cesser immédiatement la participation russe à la guerre. C'est ce qui explique qu'en octobre, les objectifs des bolcheviks, du moins tels que les masses les comprenaient, jouissaient d'un ample soutien populaire. En 1917, à Petrograd, le Parti bolchevik ne ressemblait guère à l'organisation disciplinée, autoritaire et conspiratrice efficacement contrôlée par Lénine que décrivent la plupart des comptes rendus historiques (…) les bolcheviks étaient sans aucun doute beaucoup plus unis que tous leurs rivaux dans la lutte pour le pouvoir, et certainement là un des facteurs clés de leur efficacité. Pour autant, mes recherches m'amènent à penser que la relative flexibilité du Parti et sa réceptivité aux humeurs dominantes des masses ont tout autant contribué à la victoire finale que la discipline révolutionnaire, l'unité organisationnelle ou l'obéissance à Lénine. »
« En étudiant les aspirations des ouvriers d'usine, des soldats et des marins telles qu'elles s'expriment dans les documents de l'époque, je constate qu'elles étaient largement en phase avec le programme de réforme politique, économique et sociale mis en avant par les bolcheviks. Et ce au moment même où tous les principaux partis politiques étaient fortement discrédités en raison de leur incapacité à promouvoir avec suffisamment de vigueur des changements significatifs et à faire cesser immédiatement la participation russe à la guerre. C'est ce qui explique qu'en octobre, les objectifs des bolcheviks, du moins tels que les masses les comprenaient, jouissaient d'un ample soutien populaire. En 1917, à Petrograd, le Parti bolchevik ne ressemblait guère à l'organisation disciplinée, autoritaire et conspiratrice efficacement contrôlée par Lénine que décrivent la plupart des comptes rendus historiques (…) les bolcheviks étaient sans aucun doute beaucoup plus unis que tous leurs rivaux dans la lutte pour le pouvoir, et certainement là un des facteurs clés de leur efficacité. Pour autant, mes recherches m'amènent à penser que la relative flexibilité du Parti et sa réceptivité aux humeurs dominantes des masses ont tout autant contribué à la victoire finale que la discipline révolutionnaire, l'unité organisationnelle ou l'obéissance à Lénine. »
