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Critique de BazaR


BazaR
04 novembre 2013
Bon, je donne une moyenne de 3 étoiles mais l'écart-type est important: je trouve certaines choses très bonnes et d'autres mauvaises.

François Rachline s'est lancé dans la difficile tâche de conter certains mythes grecs dans un format de roman. J'applaudis! J'adore la Grèce antique et sa mythologie. Il consacre son premier tome à Sisyphe. Formidable! Je ne connais de lui que son terrible sort aux Enfers: faire rouler éternellement un rocher vers un sommet et le voir retomber juste avant d'atteindre l'objectif.
Le livre retrace donc quelques années de sa vie (les dernières?). Il est roi de Corinthe (qui s'appelle encore Ephyra), sa femme Méropé est enceinte de son quatrième fils Halmos, il cherche à accroître l'importance de sa ville qui n'est encore qu'une bourgade en faisant bâtir une citadelle de marbre blanc au sommet de l'Acrocorinthe, le sommet qui défend l'isthme de Corinthe. Durant plus de 400 pages Sisyphe est l'objet de diverses tribulations qui sont autant de légendes qui prennent naturellement leur place dans sa vie: il confond par ruse Autolycos qui lui avait volé une partie de son troupeau et se venge en engrossant sa fille Anticleia (le fruit ne sera autre qu'Ulysse). Il assiste aux ébats de Zeus métamorphosé en taureau avec Egine, fille du fleuve Asopos Plus tard il dévoilera ces faits à Asopos qui partout recherche sa fille, ce qui lui vaudra la haine du roi des Dieux. Il trompe Thanatos, la mort qui est venue le chercher, et Hadès lui-même. J'en oublie. Nombreux sont les mythes qui s'incruste parfaitement dans ce roman.
J'ai aimé l'époque de Bronze où évolue Sisyphe, peu éloignée du Néolithique où le bétail est une richesse, les armes rudimentaires et les faiseurs de feux respectés. J'ai aimé la vision profondément humaniste de l'auteur qui s'éloigne volontairement de l'image de l'humain tragiquement soumis aux caprices des dieux pour proposer au contraire que la gloire de l'homme réside dans cette mystérieuse énergie inconnue des dieux qui lui permet de lutter et de se redresser sans cesse, quelque-soit l'obstacle.
Mais je n'ai pas aimé les longueurs, le souci pointilleux et générateur d'ennui du détail historique ou archéologique qui nuit profondément à la fluidité du récit, le stéréotype des personnages qui ne sont pour l'essentiel que des réceptacles de chair pour leur légende, sans véritable psychologie personnelle. Et il m'a manqué la présence des Dieux qui, hormis Thanatos, n'interviennent pas directement, ne dialoguent pas et, finalement, à qui l'auteur ne donne pas de droit de réponse.
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