Grace à "Masse critique" (merci Babelio), j'ai eu le plaisir de découvrir "Ruines", premier volet de ce recueil de 3 textes.
Voici, d'abord, un bel objet. Format, papier, typo, mise en page servent un texte ... un texte ou plutôt une voix. C'est la deuxième qualité de "Des ruines". Les mots de
Raharimanana sont autant criés, soufflés, hurlés, scandés, rappés qu'écrits. A les lire cela s'entend. L'esprit de l'auteur étant couturé des balafres que l'histoire a infligé à sa terre d'origine, et ne supportant pas de s'apitoyer sur ces plaies mal recousues, la scansion, forte, émouvante, oscille entre la rage, la douleur, le rire, la dérision ... C'est au final réjouissant. Subir la colonisation, la corruption, la mondialisation, la pauvreté, jonche de ruines l'être et sa terre. Mais l'être est debout sur ses ruines. On l'entend de loin, ses mots sont beaux, et il est bien vivant.
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