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Critique de latina


latina
08 septembre 2018
La femme musulmane dans toute son intériorité splendide face à l'homme diminué et muet.

Quelle belle revanche sur le destin de cette femme afghane (ou d'une autre nationalité, mais dans ces pays loin là-bas) !
Elle qui a dû subir le joug de son mari tout entier voué au djihad, tout entier irrespectueux de la « viande » que constitue le corps de son épouse (c'est lui qui l'a dit !), elle qui a dû obéir à ses beaux-parents en attendant que son mari revienne de la guerre, elle se déchaine, ici. Entendons-nous bien, se déchainer n'est pas à prendre au sens premier. Elle se dit, plutôt. Elle ose se dire. Elle clame ses secrets. Son mari tient le rôle de la pierre noire qui, dans la tradition, absorbe les souffrances cachées pour soulager celui qui s'en délivre.

Et je jubile. Ah ça oui, je jubile, car cette femme prend une belle revanche sur le destin de toutes ces épouses et jeunes filles musulmanes considérées comme des marchandises, des esclaves, ou autre chose d'encore plus avilissant. Je parle ici de l'islam radical tel qu'il est décrit dans ce roman-choc.

Et dieu que c'est poétique, que c'est bien écrit !
De petites phrases qui sonnent ou qui se font désirer dans un murmure...
De courtes descriptions du seul lieu mis en scène, la chambre, le huis-clos.
La vue, le toucher, l'ouïe nous font accéder au monde tout autour, et quel monde ! Les tanks, les tirs, la prière lancée à toute vitesse par le mollah qui a peur, les coups frappés à la porte et qui précèdent des arrivées coup de poing, les cris, les pleurs...

Au milieu de tout cela, la femme. Et puis l'homme par terre. Son mari qui a été atteint à la nuque par une balle quelques semaines avant et qui survit, malgré tout, dans un état végétatif.
La femme qui parle, qui parle, qui parle. Qui prie, aussi. Ou qui priait.
L'homme au regard fixe et vide, un tuyau dans la bouche, un dans le bras, des gouttes dans les yeux et parfois même une mouche dans la bouche.

Où tout cela nous mène-t-il, LA mène-t-il ? La fin est inattendue et me laisse dubitative.
Mais quand même....quelle femme !
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