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Critique de Eric75


Nous retrouvons John Rebus au mieux de sa forme, c'est-à-dire totalement fidèle à son image habituelle de flic écossais borderline : irrespectueux avec sa hiérarchie, alcoolique, violent, voire dépressif et même paranoïaque. C'est pourtant à lui que l'on confie une mission d'infiltration à haut risque – dont je ne dévoilerai pas la teneur ici – parce que Rebus correspond au prototype des flics comme on les aime : pleins de défauts, bagarreurs et jouant avec le feu, mais finalement sympathiques et, malgré l'usage de méthodes parfois limites, incorruptibles et redoutablement efficaces face au crime.
L'histoire est longue à se mettre en place, Rebus est envoyé en cours de rattrapage, pour apprendre ce qu'est l'esprit d'équipe après avoir osé lancer un mug de thé bouillant à la figure de sa chef bien-aimée en pleine réunion… Pendant qu'il fait la connaissance de ses nouveaux petits camarades à l'Académie de Police Ecossaise de Tulliallan (belles photos de l'endroit ici : http://tulliallan.police.uk/), en épluchant les archives d'un crime non encore résolu et déjà ancien, sa collègue et amie Siobhan Clarke enquête sur le meurtre d'un galeriste d'Edimbourg, Edward Marber, douteux vendeur d'huiles racontant des salades. Les deux affaires vont-elles se rejoindre ? Rebus est-il définitivement mis au rebut (ouais je sais, un peu facile) ? Une partie subtile va s'engager, entre des flics ripoux et d'honnêtes truands, jouant au chat et à la souris, à je-te-tiens-par-la-barbichetteu-le-premier-de-nous-deux-qui-avouera-aura-une-tapetteu, parmi lesquels il est parfois difficile de discerner les réglos et les voyous, les innocents et les coupables (mais c'est le propre de tout bon roman policier non ?)
J'ai trouvé ce roman plus noir et plus âpre que les précédents (et je suis encore loin d'avoir fait le tour de tous les Rankin). L'humour bon enfant présent par exemple dans Piège pour un élu a ici disparu. Rankin brouille les repères : les caïds de la pègre sont fréquentables et les flics corrompus. L'époque est plus dure, plus désabusée. Il faut avoir le cuir solide pour accepter les compromissions, les morts violentes, les dommages collatéraux. Il faut avoir l'estomac bien accroché pour supporter les flingues pointés à bout portant sur le bide, et les virées nocturnes entre collègues dans tous les bars encore ouverts situés entre Dundee et Edimbourg. L'inspecteur Rebus, tombé dans le Glenfiddich quand il était petit, supporte bien ça. Rankin explore l'âme humaine et égratigne ses personnages, physiquement et moralement. A chaque roman, il ajoute de nouvelles cicatrices à Siobhan Clarke, toujours plus aguerrie, et à John Rebus, qui en a vu d'autres. Heureusement, nous sommes en Ecosse, et le whisky semble être un excellent remède local pour soigner les plaies ! Allez, encore un dernier Glenmorangie ou un dernier Bowmore pour la route ? C'est Siobhan qui conduit, une chance pour Rebus !
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