Ce petit livre est un grand livre. C'est le roman elliptique d'une expérience inhumaine où ne figurent pas les mots de l'asservissement, de la haine et de la volonté d'extermination. Les faits sont suffisamment violents pour ne pas recourir à la terminologie habituelle. Rafle, déportation, camp de concentration, travaux forcés, torture, chambre à gaz, expériences médicales, on ne trouve nulle trace de tout ce vocabulaire superfétatoire pour dire l'innommable. Comme si
Eveline Rapoport avait voulu protéger la mère et la fille d'une cruauté supplémentaire; il émane même des courts chapitres pour décrire l'indicible, une grande douceur La manière inédite de traiter le sujet est une vraie prouesse littéraire, et rend ce voyage en absurdie incroyablement poignant. J'en suis sortie bouleversée. Un grand premier roman.
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