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Critique de zouips


zouips
29 décembre 2023
Dans ce roman, la narratrice va suivre Adikou, une jeune franco-togolaise d'une vingtaine d'années lors de son périple initiatique. Elle sera sa « raconteuse ». Adibou est étrangère à elle-même, elle ne peut donner son origine, noire, blanche , fifty-fifty ? Il lui faut se décider mais pour cela elle a besoin de savoir car elle voit son corps comme une erreur et considère comme son origine la plus juste, le vide, le nulle part.
Après deux échappées infructueuses, dans le Sud-Est des Etats-Unis tout d'abord lors d'un séjour d'étude où le syndrome de l'imposteur la percute au coeur des mouvements afro-américains, puis au Togo avec une ONG pour une tentative ratée de retour aux sources, Adikou, par une chaude journée d'été, décide de retourner au Togo, plus longtemps cette fois-ci pour un exil initiatique afin de se comprendre enfin.
Elle voit ce voyage comme un devoir de mémoire d'une enfant d'exilé. En se posant la question de l'héritage qui lui est laissé et de l'impossibilité à trouver sa place, elle part à la recherche de l'histoire familiale de ce père qu'elle a si peu connu, et de cette famille togolaise dont elle ne sait rien, si ce n'est un patronyme.
Ce voyage initiatique à la recherche de ses racines, afin de comprendre d'où elle vient ,va la mener à Aklako, ville indiquée comme lieu de naissance sur le passeport de son père.
Par ce voyage , elle aimerait planter le décor des histoires d'enfance que son père lui racontait lors de ses visites annuelles et remplacer ainsi le fond qu'elle avait appliqué par défaut : ces images de pub avec des enfants maigres et des mères en larmes.
Elle va tout d'abord découvrir la véritable prononciation de son prénom « Adikui » car malgré le sang togolais qui coule dans ses veines, elle ne parle pas la langue éwé.
Elle va également découvrir le passé de ce pays, la guerre contre les blancs, l'esclavagisme quand les africains étaient achetés contre quelques coquillages, la colonisation. Alors, elle se retrouve à nouveau à ne plus savoir qui elle est : blanche, métisse, noire, faisant partie des opprimés ou des oppresseurs !
Elle apprend l'histoire qui se répète quand son père, au même âge qu'elle, cherchait également les origines de la famille, de la lignée et à travers elle, son père qu'il avait très peu connu, lui aussi.
Ne trouvant pas véritablement de réponse, Adikou se raconte des histoires dont elle a envie d'être pour ne plus être seule, et ce faisant, elle prend sa place dans la vie inventée de son père.
Sa complétude viendra de l'acceptation de l'histoire familiale telle qu'elle est et la fuite en avant cessera en même temps que lâchera sa colère.
Liens du sang, quête de soi ou des origines, ce premier roman est le road trip initiatique d'une jeune franco-togolaise en quête d'identité dans un pays encore fragilisé par les vestiges coloniaux. L'auteure exprime d'une langue puissante et charnelle toute la complexité de l'appartenance.

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