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Critique de rubisblue


"Euh...oui, et ?"
Ce qui n'est pas écrit est un roman construit sur trois tableaux aussi inintéressants les uns que les autres.
Toute l'histoire peut parfaitement se résumer par l'enchainement (assez réussi néanmoins) de chapitres répétitifs du père alcolo machiste tape à l'oeil qui humilie son fils autant qu'il l'aime, puis de chapitres vides de la mère inquiète pour son fils et qui lit un manuscrit "comme si c'était un animal dangereux" et qu'elle cache "sous les pulls d'hiver" -sans blagues ?!- (p199, mais repris avec les exacts même-mots tout au long du roman). Et enfin, ce triptyque nous offre des chapitres du dit manuscrit un peu plus intéressants que le reste mais également plus vulgaires (et pourtant il y a dans les passages sur la mère une comparaison des nuages avec du sperme... Ça a peut-être une très grande portée métaphorique, mais elle doit m'échapper).
Le livre avance, les chapitres défilent rapidement, et l'histoire ne décolle pas. A 30 pages de la fin on attend encore un dénouement qui justifierait le fait d'avoir souffert le reste, mais non, la fin est juste correcte. Avec une projection et une symbolique intéressante, peut-être, mais ce n'est pas suffisant pour en faire un livre plus que très médiocre.
Question style, c'est très inégal. Faute à la traduction ? On en arrive quand même à des "Chez les quatre autres, le membre masculin de la copulation et dernier tronçon de l'appareil urinaire était d'une taille supérieure à celui de Toni Riquelme. de quoi faire chier." (p206). Mouuuiiii très intéressant tout ça ! Amis de la poésie, bonjour !
Avec 3 tableaux, on pourrait au moins penser qu'on puisse adhérer à un ou deux, histoire de pas trop s'ennuyer, mais même pas. La partie sur le manuscrit dans le roman est encore pas trop mal, mais comme on le sait écrit à destination de la mère, on se s'en sent d'autant plus exclu sans pouvoir objectivement percevoir les éléments clefs. La seule chose qui nous permet de comprendre -des "révélations" qui ne servent à rien- c'est encore toutes les explications rabâchées par la mère et les similitudes tordues qu'elle y voit (Mais en même temps, quand on compare les nuages avec du sperme, faut pas aller chercher à comprendre !)
Alors quoi de bon là dedans ? Ça se lit bien, les réflexions sur le travail d'auteur sont assez fines, les lieux sont nombreux (mais si vous connaissez pas Madrid, 'z'êtes fichus pour imaginer quoique ce soit), des transitions de chapitres originales (bien qu'on s'en lasse assez vite). Et c'est malheureusement à peu près tout !
La 4e de couverture vante : "Thriller psychologique basé sur les rancoeurs et les frustrations, se déployant dans une nature inquiétante sur une trame de film d'horreur habilement construite, ce texte confirme la virtuosité stylistique et l'inventivité narrative de son auteur.". Frustration et rancoeur, oui ! Les vôtres ! Pour le reste, d'ici à voir une coïncidence entre le fait que ce roman ait reçu le "prix Pata Negra décerné par des libraires" et que l'auteur se soit "récemment installé comme libraire", il n'y a qu'un pas. J'ai mon avis, je vous laisse vous faire le votre. En attendant, toute lecture est toujours bonne à prendre, aussi je remercie Babelio et les éditions Métailié pour m'avoir envoyé ce roman.
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