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Critique de CaroleBouchut


Voilà bien un livre que j'ai vraiment trouvé long, trèèèès long à lire, peinant à y revenir à chaque fois (ou presque, mais j'y reviendrai plus loin) que j'ai dû en arrêter la lecture. Ça ne m'arrive pas souvent, heureusement.
Ainsi, je me suis fait violence, à la fin du premier chapitre, pour ne pas l'abandonner là, comme ça, sans façon, et le rendre à la bibliothèque en me réjouissant de ne pas l'avoir eu en cadeau (car il figurait depuis longtemps, sans que je me souvienne comment il y était arrivé, sur ma liste de livres que je souhaite lire et dans laquelle les personnes de mon entourage piochent à l'aveuglette quand ils veulent m'offrir un cadeau, à ma demande), tellement le style de l'auteur, que je découvrais en même temps que ce livre, me hérissait le poil tout autant que la sorte d'égocentrisme « écrivaintesque » (en « pensant » ce mot j'ai l'image du mot « gargantuesque » qui envahit mon esprit) qui l'alourdissait et me le rendait indigeste.
Dès le deuxième chapitre, je me suis dit que l' « histoire » commençait enfin, qu'un peu de consistance allait se glisser au fil des pages et happer la lectrice que j'étais pour l'extraire, par l'intermédiaire des mots, de son fauteuil si confortable, la bousculer, un peu. Mais, très vite, tout « retombait » comme un soufflé manqué, ou pire un « orgasme romanesque » avorté, dilapidé dans des phrases tellement alambiquées qu'elles finissaient soit par perdre tout sens, soit par sonner faux structurellement.
Le plaisir de lire voguait ainsi laborieusement, tantôt épuisé, tantôt émoustillé, tantôt coupé en plein élan, frustré... jusqu'à l'avant-dernier chapitre, arrivé comme une délivrance et, du style, et, de l'histoire, et, de mes attentes laissées tant de fois en suspens au creux de ces pages. Alors tout s'éclairait, tout ce qui m'avait rebuté se justifiait, enfin, appelant à une nouvelle lecture de ce roman, donnant envie d'y revenir, de tout recommencer rien que pour l'apothéose du final, mais cette fois-ci en savourant chaque recoin, chaque construction... Cet étrange revirement de sentiments vis à vis de ce livre s'est finalement retrouvé confirmé, tout en douceur, par le dernier chapitre.

Alors, je ne saurais dire si livre m'a plu ou non. Jusqu'à cet avant-dernier chapitre, le seul intérêt que j'avais réussi à lui trouver était les allusions à Villiers de L'Isle-Adam, écrivain que j'ai découvert (par hasard, lors d'un de mes premiers achats personnels de livres avec mes maigres finances, grâce à une édition de poche bon marché) lorsque j'étais lycéenne : j'avais pu, alors, m'acheter 3  livres en même temps (les Contes cruels de Villiers de L'Isle-Adam, Là-bas de Huysmans et les Récits fantastiques de Théophile Gautier). 3 livres que je me souviens avoir adorés à l'époque, sans qu'il m'en reste quoique ce soit d'autre de bien définissable aujourd'hui, et que L'Amour et les forêts m'auront ramenés en mémoire, en quelque sorte. Il serait certainement intéressant pour moi de les relire, par curiosité.
Et, peut-être, relirai-je alors ce roman, avec encore un regard différent. Peut-être.
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