AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de bswoessner


Tout m'a déplu dans ce livre, à commencer par le thème peu imaginatif de l'auteur racontant la vie d'une de ses lectrices, rencontrée tandis qu'il peine à écrire un nouveau livre ; cela donne franchement l'impression qu'il n'a pas de sujet. Puis, on ne voit pas pourquoi l'auteur se met en scène, si ce n'est pour faire l'apologie de son précédent livre, en mettant dans la bouche de sa lectrice toute une série de compliments, dont le plus ridicule est que seule la lecture de son précédent livre lui « a de nouveau donné de la lumière » (page 245). C'est d'une prétention extraordinaire.
Mais le plus grave, c'est que Bénédicte Ombredanne n'est jamais crédible, l'auteur ne parvenant pas à s'effacer derrière son personnage féminin. Il est en effet impossible de se mettre dans la peau de cette femme tant on a l'impression que ses pensées sont celles d'un homme ou d'un personnage fabriqué à la va-vite. On a de la peine à croire qu'une femme timide, qui subit le harcèlement de son époux et excuse sa violence en prétendant l'aimer, puisse tout à coup répondre des insanités sur Meetic, qui sont très clairement celles d'un homme. L'auteur ne se donne pas non plus la peine de nous faire comprendre comment une femme cultivée, agrégée de lettres et professeur dans un lycée, qui prétend affirmer sa liberté en trompant son mari, s'avère incapable de le quitter ou du moins de répondre à ses agressions, ne serait-ce que pour protéger ses enfants. Franchement le mystère demeure et il n'est même pas crédible qu'elle ne s'en ouvre pas au moins à ses amies. Quant au discours féministe que cette femme soumise tient à sa propre fille, il est complètement risible et hors sujet. On ne croit pas une seule seconde à ce personnage péniblement créé par un auteur omniprésent. de même, l'amant est inconsistant et on ne parvient pas à se défaire de l'idée que ses élucubrations mortellement ennuyeuses sur la beauté de la nature en automne et les spécificités du tir à l'arc sont celles de l'auteur lui-même. Même la scène de séduction des amants est ridiculement entrecoupée de considérations alambiquées sur Villiers de L'Isle-Adam. Quant au mari, c'est une caricature lointaine et sans intérêt - pour qui l'auteur est « un homme inaccessible » (p. 255) c'est dire! -, ce qui ne permet pas non plus de comprendre pourquoi Bénédicte Ombredanne s'obstine à rester avec lui.
Enfin, le style est souvent lourd, les phrases parfois interminables et peu claires, en particulier lorsque l'auteur part dans ses délires sur la nature ou certains auteurs. Cela dit, il faut reconnaître que certains passages sont assez réussis, en particulier le chapitre très drôle sur Meetic.
En résumé, c'est un livre prétentieux dont les personnages caricaturaux ne sont qu'un prétexte pour nous abreuver de considérations pseudo-intellectuelles profondément ennuyeuses.
Commenter  J’apprécie          150



Ont apprécié cette critique (6)voir plus




{* *}