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Critique de Woland


The Rottweiler / Rottweiler


"Rottweiler" est le surnom - stupide mais accrocheur - que la presse a donné à un mystérieux assassin dont la première victime (une femme, bien sûr ) portait au cou une morsure. Mais cette première disparue est-elle bien à accrocher au tableau de chasse du tueur, qui continue de plus belle à massacrer ? Car l'ADN relevé dans la morsure était celui du petit ami de la morte, qui avait un alibi, et, de surcroît, si les cadavres n'ont pas cessé depuis lors, on n'a plus jamais vu de morsure au cou des victimes ...

Ce qui n'empêche pas la presse, toute frétillante, de se montrer monstrueusement fière du surnom trouvé et de l'appliquer à tout-va . Nous qui voyons tant de spectacles affligeants à la télévision et qui lisons tant de "papiers" consternants dans la presse aux ordres, nous n'allons pas nous étonner de cet entêtement de mauvais goût.

Bref, "Rottweiler" existe sans exister. Rendell nous livre assez vite son identité, un peu comme dans "L'Enveloppe Mauve" et nous comprenons presque tout de suite qu'il y a du schizophrène en lui. Enfin, une pointe. Il s'est constitué deux identités, dont la première, celle du quotidien, est évidemment charmante quoique un peu guindée, alors que la seconde n'est autre que "Rottweiler", surnom que, d'ailleurs, il faut lui rendre cette justice, notre tueur n'apprécie guère.

Sous l'une ou l'autre de ses identités si soigneusement imbriquées l'une dans l'autre, il tourne, avec une foule de personnages que nous soupçonnons tour à tour avant de nous contenter simplement de nous demander si, oui ou non, ils se doutent de quelque chose, autour de la boutique d'antiquités victoriennes que tient Inez, quinquagénaire et veuve d'un célèbre comédien de télévision qui devait sa réussite à - ô surprise ! - son interprétation d'un inspecteur de police, Forsyth, dans la série éponyme. Inez tient son magasin avec l'aide de Zeinab, une jeune Pakistanaise qui raconte pas mal d'histoires sur ses "terribles" parents traditionalistes et passe son temps, entre deux malédictions paternelles, à se chercher de (très) riches fiancés - oui, en dépit de ce géniteur fondamentaliste qui, en principe, a déjà juré sur Allah un nombre incalculable de fois qu'il la tuerait si elle n'épousait pas le cousin Machin-Ahmed, là-bas, tout là-bas, au Pakistan ... L'une des caractéristiques de Zeinab, outre qu'elle est belle fille, c'est qu'elle arrive toujours en retard, notamment à l'ouverture du magasin. La candeur avec laquelle elle affirme n'avoir aucun sens de l'heure fait sourire mais on se lasse vite.

Pour compléter ses revenus, Inez loue les appartements situés au-dessus de son magasin - elle-même possède son appartement dans l'immeuble. Les locataires, hommes et femmes, ont tous ce petit quelque chose qui, souvent, rend si intéressants les personnages de Rendell mais là, la sauce ne prend pas. Parmi eux, le neveu de Becky Cobbett, Will, un beau garçon un peu attardé, que la police, complètement aveugle à l'évidence, finit par désigner comme l'assassin, le seul, le vrai. Nous, bien sûr, nous savons qu'il n'en est rien et que le pauvre Will, dont la seule obsession est de vivre avec sa tante Becky, dans une petite maison, est bien incapable de tuer ne fût-ce qu'une mouche. Mais l'erreur grossière des policiers, leur entêtement, le stress de Will, tout cela pris dans le tourbillon des mille et une histoires privées des locataires et des habitués qui défilent au magasin, rien de tout cela n'est parvenu à me toucher.

J'ajoute donc "Rottweiler", au titre pourtant si alléchant, à ces "Petites Fiches" qui concernent en général les oeuvres mineures, voire ratées, de certains écrivains. Mais votre avis ne sera peut-être pas similaire au mien. Donc, prenez vos aises et tentez votre chance : on ne sait jamais. ;o)
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