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Critique de LadyMeredith


Prise de risque pour ce roman qui fait le pari d'intéresser des lecteurs avec le milieu des assurances. Et plus étonnant encore, l'auteur réussit ce pari ! Sujet peu attrayant de prime abord, on se surprend, dès les premières pages, à dévorer le livre. Bernard Retali, avec son écriture précise, chirurgicale, ses personnages fouillés tout en étant archétypaux, ferre le lecteur et ne le relâchera qu'au dénouement.
Le mot "pantin" prend ici tout son sens car l'auteur fait de ses personnages des types dans lequel chacun peut retrouver un collègue, un manager, un collaborateur et cela permet une identification rapide et efficace. de même pour les situations professionnelles, process de recrutement, entretien annuel, acronymes et franglais, ces saynètes de la vie pro que l'on connaît tous, les enjeux officiels et les officieux, cet univers de performance et de rivalité qui nous est familier et qui, en même temps, comme dans un théâtre de marionnettes, se trouve ici exposé, grossi, pour que la prise de conscience opère chez le lecteur de manière inversement proportionnelle à l'anesthésie éthique des protagonistes.
L'auteur démontre une fine connaissance de cet univers fondé sur du vide, une bulle financière qui monte toujours plus haut, qui s'approche du soleil et dont on se demande quand elle va éclater.
Dans ce roman il ne se passe rien, sinon l'ascension aussi fulgurante que vaine d'un homme de paille en quête permanente de reconnaissance et d'amour.
Un rien à la Flaubert, un rien captivant car il se remplit de nos propres réflexions. Un rien pourtant si parlant sur le monde qui nous entoure et auquel on aspire.
Mus par une force centrifuge qui leur donne l'illusion de l'ascension, les personnages n'ont de cesse de tomber dans un fond où l'on est seul et dont on ne se relève pas.
Bref, un roman noir qui témoigne avec acuité et acidité des réalités des entreprises cotées, d'un système qui se nourrit des hommes et des femmes qu'il broit sans autre deontologie que l'argent et le pouvoir. A son tour, le marionnettiste devient marionnette et la marionnette, marionnettiste. Et la ronde continue sans fin.
Je recommande +++
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