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Critique de Xian_Moriarty


J'avoue avoir un avis mitigé sur ce livre. Il y a de très bonnes choses, par contre certaines le sont un peu moins bien qu'elles ne soient pas mauvaises.

Ce qui m'intéressait dans ce roman, c'était l'évocation de la naissance. J'étais curieuse de savoir comment étaient traitées ces choses à cette époque. J'avoue que j'ai été satisfaite sur ce point-là bien que ce sujet ne soit pas plus traité de manière « historique ». On y aborde les naissances difficiles et certaines techniques absolument effroyables pour nous. Pour retirer un nourrisson mort du ventre de sa mère, on n'hésitait pas à le retirer avec une paire de crochets et à démembrer le petiot. Les cuillères d'accouchement d'Hanna sont, elles, une vraie révolution pour aider les mères. On évoque aussi les sujets de la stérilité, de la contraception et du choix de privilégier la vie de la mère ou de l'enfant.

Le récit est conçu en deux temps : la partie d'Hanna et celle d'Isaac, son mari prisonnier à malthe. Cette seconde partie ne m'a pas spécialement emballé.
La partie avec Hanna souffre aussi de quelques faiblesses. Dès le début du roman, on comprend que le bébé que la jeune juive va mettre au monde va être le sujet des graves événements qui vont se passer. Malheureusement, l'intrigue qui en découle est très classique, voire même trop simpliste. Certains éléments tombent un peu comme un cheveu sur la soupe.

L'histoire d'amour entre Hanna et Isaac ne m'a pas plus emballé que ça, probablement parce que les histoires d'amour, ce n'est pas du tout mon genre. Cependant, malgré un amour vrai et fort, il n'y a pas trop de niaiserie.

La chose que j'ai le plus appréciée, c'est l'absence de manichéisme. Dans la Venise de 1575, les chrétiens de la cité des Doges vivent séparés des Juifs qui, eux, sont dans des ghettos. Là où on retrouve toujours une sorte de misérabilisme (genre les pauvres juifs et les méchants chrétiens), on découvre un monde plus complexe. Il y a des salauds chrétiens qui crachent sur les Juifs, mais les Juifs crachent aussi bien sur les chrétiens. Bref, il y a des gens bien et des gens mauvais dans les deux communautés.
L'auteure a aussi réussi à intégrer la communauté musulmane, et ce dans un très bon jour. Les Ottomans traitaient bien mieux les Juifs que les chrétiens.

Un élément qui est un bon point et aussi une faiblesse, c'est la volonté de l'auteure d'essayer de parler d'un peu trop de choses qui ont fait Venise, mais sans être développé. Elle parle du commerce avec le Levant, la Soie, les courtisanes, la peste, l'inquisition… Des éléments passionnants, mais qui sont survolés…

Un livre sympathique qui se lit vite et bien avec des sujets intéressants. Cependant, l'intrigue avec le bébé est trop légère et prévisible pour accrocher complètement. Les épisodes avec Isaac auraient pu être écartés au profit du récit d'Hanna pour avoir quelque chose de plus complexe.

Lien : http://0z.fr/eGRmg
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