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Critique de Zadgio


A mon tour de prendre la plume pour vous parler de ce roman qui ne pourra vous laisser de marbre tant il fait écho à des situations de tous les jours. Paternoster ouvre le bal du nouveau label des éditions HSN ir_réel et c'est une franche réussite. Difficile de mettre des adjectifs et de qualifier cette lecture. Laissez vous simplement embarquer, vous faire retourner le cerveau pour pointer du doigt toutes ces petites choses qui altèrent votre être malgré vous.

On commence donc par le plus important pour moi: les messages véhiculés dans ce roman. Il est impossible de rester insensible à cela car forcément tôt ou tard vous tomberez sur une partie du récit qui vous rappellera à votre vécu ou à celui de quelqu'un de votre entourage. La force de ce texte réside dans cette mise en avant de situations plus ou moins anodines, qui vous mettront mal à l'aise et qui misent bout à bout je l'espère vous feront réfléchir. Prendre du recul sur toutes ces remarques, ces réflexions quotidiennes qui tendent à nous modeler à un idéal imaginé et souhaité par la société actuelle. Car c'est de cela dont il est question, renier ses origines qu'elles soient sociales ou ethniques, se renier soi même encore et toujours pour plaire au plus grand nombre. Ce qu'il faut retenir, c'est que l'on a tous une part de Dana en nous.

Parlons-en de Dana, cette jeune femme d'origine kabyle et venant d'un milieu modeste. Elle n'a qu'un seul défaut, celui de vouloir penser par elle-même et d'être heureuse. Sa rencontre avec Basil ne semble pourtant présager aucune ombre au tableau bien au contraire. Jusqu'au beau jour où elle devra rencontrer ses beaux-parents et passer ses vacances avec eux dans leur maison de campagne. Ici rien d'anormal me direz-vous mais c'est un crève-coeur de voir l'évolution du personnage tout au long de cette lecture. La première personne du singulier y fait pour beaucoup bien sûr et chaque ressenti de Dana sera gravé au fer rouge en vous. L'autrice n'a de cesse de jouer avec nous et de faire l'ascenseur émotionnel, soyez bien accrochés. Les autres protagonistes ne sont pas en reste. Il subsiste en permanence une part de flou chez eux, vous ne pourrez jamais entièrement leur faire confiance. Cela accentue ce sentiment d'isolement et d'angoisse lors de votre lecture…

La plume de l'autrice est la pierre d'angle de ce climat très dérangeant. Ce qui m'a marqué, c'est sa manière parfaitement équilibrée de décrire son univers à la fois dans les temps lents et lorsque tout s'accélère. Ce sont toutes ces petites phrases entre guillemets nous plongeant dans l'intimité des pensées de Dana. C'est l'utilisation d'un vocabulaire auquel tout le monde pourrait s'identifier (comme si l'on rédigeait son propre journal intime). Je vous invite aussi à analyser la description que Dana fera d'elle-même tout au long du récit… C'est aussi une structure de roman bien pensée vous permettant de vous y retrouver en ayant des références chronologiques. Elle vous réservera cependant son lot de surprises…

Un grand merci à toute l'équipe de nous faire découvrir cette petite pépite. Et surtout un grand merci à Julia (pour la dédicace d'abord) d'avoir réussi à mettre des mots justes sur cette pression quotidienne, insidieuse de la société, de notre entourage, qu'il ne faut pas accepter sous peine de voir annihiler qui nous sommes vraiment.
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