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Critique de Franz


La charge des Walkyries.
L'histoire est connue et "Amours fragiles" n'est pas une uchronie. le 20 juillet 1944, Hitler et son état-major nazi sont victimes d'un attentat à la bombe mais la charge explosive n'a pas été suffisamment bien dosée et le dictateur dément survivant, entre en fureur, sourd aux suppliques. Les fomenteurs du complot de l'Opération walkyrie vont payer le prix fort car un crime de lèse-majesté a été commis. Si l'équarrissage n'est plus de mise, la pendaison au long cours, pantalon bas est de rigueur. L'agonie sera longue et humiliante.
En lisant le tome 7 "En finir", les personnages rencontrés par Martin Mahner prennent une dimension tragique, le lecteur connaissant déjà la suite de l'histoire. Pourtant, les surprises vont abonder car le scénariste et le dessinateur savent nuancer leur récit en utilisant les interstices entre la réalité et la fiction, entre les protagonistes historiques et les personnages inventés. Soustrait de l'Ukraine pour la Pologne, le jeune officier de la Wehrmacht Martin Mahner, en convalescence à l'hôpital, sympathise avec un autre blessé, Fredi Ott. Dans la famille de la bourgeoisie prussienne de Fredi, le nazisme et la guerre sont des voies sans issue. Très vite, Martin est approché pour intégrer le groupe des séditieux en tant qu'agent de liaison.
Le septième tome de la série est captivant. Tout est savamment dosé, le traitement psychologique, l'aspect sentimental, le déroulement des faits, la contextualisation et la reconstitution historique. La machine à broyer les hommes est enclenchée et rien ne pourra la freiner, pas même l'amour à corps perdus. Par petites touches d'une grande précision, les auteurs exposent les âmes. Hilda Ott est bouleversante. La mère de Martin Mahner l'est tout autant à travers ses mensonges, ses frayeurs et son égoïsme. Bien des sentiments traversent cette bande dessinée et le lecteur ne peut y être insensible comme lorsque Mahner, dans l'attente de son train, croise les regards éperdus des hommes emprisonnés dans des wagons à bestiaux, en partance pour les camps d'extermination. le voisin de Martin, sur le quai, moustache en brosse, lui dira : "Vous aurez noté que leur train à eux est à l'heure !" Au-delà du bien et du mal, il y a l'indifférence. Une telle oeuvre touche au coeur.
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