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Critique de Zutto


Peut-être que j'en attendais trop de ce livre. Surtout après m'être fait chier comme un rat mort en lisant Glass Sword, et après avoir été excitée comme une puce en voyant passer l'annonce de financement sur Facebook il y a quelques mois. En tout cas, j'ai été assez déçue. Madharva n'est pas mauvais : j'ai apprécié la lecture et il mérite ses 3 étoiles. Cependant, pour moi, j'ai noté quelques défauts qui ont un peu entaché ma lecture.
Pour résumer, Madharva raconte l'histoire de David de Vries, ex Casque Noir (en gros c'était un soldat) maintenant enquêteur, qui accepte de retrouver les agresseurs de la popstar cyborg la plus cotée du moment : Madharva. Ses agresseurs se trouvent être des extrémistes du Front de singularité, un groupe extrémiste anti-transhumanisme.


Le plus gros problème de ce livre, duquel découle d'autres autres soucis, c'est qu'il est probablement trop court pour ce qu'il essaie de faire. le worldbuilding est quasiment inexistant (enfin, y'en a en annexe alors qu'il aurait été meilleur de l'incorporer tout au long du récit…) alors on n'arrive pas à s'émerger dans l'histoire ou à comprendre certains éléments. On a plus ou moins aucune idée d'où se passe l'histoire et quand. On suppose en quelque part en Europe, plusieurs siècles dans le futur. On ne sait pas non plus trop bien ce que représentent les Casques Noirs et à quoi ils servent. La Taspestry, cool concept, mais j'ai pris énormément de temps à comprendre, parce qu'il n'est pas vraiment expliqué entre les pages, juste dans l'annexe. Je pense que c'est le cas pour quasiment tous les concepts : ils sont été utilisés mais pas défini ou pas approfondit, on perd en immersion dans le récit.


J'ai aussi trouvé que les tensions entre Augmentés et Naturels étaient plus dites que montrées (c'est aussi un problème au niveau du style d'écriture mais j'y reviendrai après). L'agression de Madharva n'est sûrement pas un cas isolé et pourtant on ne nous montre pas ne serait-ce que des regards en coin ou de réelles tensions. D'ailleurs on ne nous montre que le point de vue des groupuscules j'ai l'impression. Aussi j'ai eu l'impression vers la dernière partie du récit que l'auteur a essayé de nous dire que dans ce monde les Augmentés sont/se croient supérieurs alors que ce n'est pas du tout ce qui a été dit au départ, j'étais assez confuse.


Du même coup, je trouve que les thèmes et messages ont été plus martelés par les personnages que véhiculé à travers le récit. David et Madharva ont plus dit texto que les gens ont le droit de faire ce qu'ils veulent de leur corps que cela n'a été montré par leurs actions. Attention au validisme d'ailleurs, j'ai lu des phrases qui pourraient être assez blessantes pour les personnes en fauteuil ou handicapées qui pourraient lire ce livre. Pareil pour le thème de l'Art, c'était juste dit dans la narration mais jamais montré, du coup aucune immersion, aucune émotion. Comme la vieille rengaine le dit, show don't tell.


J'aurais aussi aimé comprendre pourquoi les mots relatifs au numérique et à la technologie étaient en anglais. Et je sais que ça en verra rire plus d'un parce j'ai aussi la manie du franglish, mais là j'ai trouvé ça plutôt inutile, sachant que les mots ont tous ou presque un équivalent en français. Pourquoi « glitch » n'est pas tout simplement « interférence » ? Pourquoi « cheap » n'est pas simplement « bon marché » ou « peu cher » ? Aussi, pourquoi Ari parle le franglais ? Juste, pourquoi ? Alors que Sean le Britannique s'exprime dans un français courant ?


Je n'ai pas connecté avec les personnages, probablement parce que tout allait beaucoup trop vite. Je suis restée assez indifférente à David, même s'il est le narrateur est personnage principal. Sans spoil je l'ai trouvé un peu trop « vague » à mon goût. Cependant je dois avouer que ça fait longtemps que je n'ai pas lu des personnages comme lui (du genre gros dur), pleurer sans une once de honte et ça fait du bien de lire des hommes avec des émotions.


Je n'ai rien contre lui, je ne lui aie juste rien trouvé de spécial ou de particulièrement intéressant. Pareil pour Madharva. Cassiel, Caroline, Sean et Raven étaient là sans plus, même si je ne sais pas pourquoi mais j'ai un peu plus apprécié Sean que les autres. D'ailleurs je tiens à saluer la représentation LGBT.


En parlant du rythme du récit et de la construction de l'intrigue, j'avoue ne pas avoir compris l'utilité de certaines scènes et que la sous-intrigue développée vers 70% du bouquin est sortie tellement de nul part que j'ai eu du mal à m'en intéresser. Encore une preuve qu'un peu d'exposition et de worldbuilding n'aurait pas été de refus.


Quand même je dirais que l'intrigue est très intéressante et qu'au final j'ai apprécié ma lecture même si je pense que le récit est perfectible. Je n'ai pas lu la première version, c'est dommage ça aurait été intéressant de comparer. En tout cas, je suis satisfaite d'avoir une copie dédicacée et mon nom dans les remerciements ! 🤣
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