AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Sofiert


Certains peuvent regretter que le titre dévoile d'emblée l'issue du procès. Mais plus qu'un roman judiciaire, je pense que l'auteure a d'abord voulu faire un roman sur le mensonge, sur une jeune fille qui s'est empêtrée dans un mensonge dont elle ne peut sortir.
J'ai préféré dans le roman le portrait de Lisa, cette collégienne au corps de femme qui voit le désir dans le regard des garçons et s'enorgueillit de leur attention. Et puis un jour, le désir se fait harcèlement et vidéo crasseuse. Les mots sont cruels, la réputation salie.
« le collège, c'est la guerre. Héros un jour, paria le lendemain. On s'allie, on se trahit, on négocie, on se réconcilie. Et on recommence. Un qui-vive permanent. Aucune victoire n'est jamais acquise. Toutes les gloires sont éphémères. Celle-là même à qui on a juré une amitié à la vie et à la mort vous sacrifie sans état d'âme à une autre qui semble soudain mieux en cours. »
La situation familiale est également difficile : la grande soeur citée en modèle, le divorce des parents, le mal de vivre adolescent.
Le mensonge est le meilleur moyen d'attirer l'attention de passer de " salope" à victime.

Le roman du procès est nettement moins convaincant, voire discriminant.
La représentation du violeur- innocent est très stéréotypée, même si je conçois que ce stéréotype ait joué en faveur de sa culpabilité. Mais l'auteure aurait gagné à nuancer son portrait, à lui donner la parole éventuellement et à accorder du sens à l'erreur judiciaire dont il a été victime.
Le choix du sujet appelle également à polémique. Dans un contexte où l'on admet enfin que la parole des victimes de viol doit être entendue, décider de faire d'un violeur présumé la victime d'une erreur judiciaire pose question. D'autant que quelques remarques acerbes contre une collaboratrice qui a ses règles ou contre l'amie féministe de son fils, laissent deviner une attitude ambiguë.
Quitte à traiter de faux témoignage et d'erreur judiciaire, d'autres pistes étaient possibles afin de laisser de la place aux victimes de viol.
Commenter  J’apprécie          163



Ont apprécié cette critique (12)voir plus




{* *}