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Critique de clairemarquez75




La justice est une machine qui tourne dans le sens des victimes. Mais le rythme candencé des aiguilles peine parfois arrivé à l'heure indiquée de la conviction, comme à l'évocation des mots victime ou coupable.
"A la certitude si solidement établie d'hier, on en a substitué une autre. C'est la même machine qui tourne. Elle a seulement changé de sens."

Lisa porte le visage angélique des victimes de violences sexuelles. Elle avait quinze ans, et a payé au prix fort les révélations extirpées de sa gorge d'enfant. Elle a condamné un homme à la prison, aidée par les jurés, la juge, ses parents et ses professeurs. Soutenue par l'opinion. Marco Lange a la gueule de l'emploi : un casier, un regard vicieux sur sa mère et un vocabulaire cru. Lisa craque. Marco entre en cellule, par la porte des assises : le peuple condamne ses fellations arrachées sous la peur, et sa tentative de sodomie. le couperet est tombé, l'eau se retire, et le sable redevient sec. Mais la vague revient, son roulis se fait entendre. Lange a fait appel, et une nouvelle Cour prépare ses bancs. Lisa repart dans cette vaste noyade déjà vécue. A un détail près. Elle a décidé de sortir la tête de l'eau, et de se prendre en main.Lisa va changer d'avocat, et choisir une femme pour la défendre. Elle a vingt ans maintenant. Elle a une histoire à raconter et entend bien être entendue.

Un roman chez un éditeur qui me touche particulièrement, L'iconoclaste, toujours aussi juste dans ses choix, et cette photo qui emporte toute l'innocence et la douleur d'une jeune fille. Un visage pur, digne d'une peinture romantique. Une image qui reflète toute la douleur et la résilience de ses semblables, jeunes filles poussées trop vite, hissées sur leurs orteils pour voir la place qui sera la leur demain, tout pourvu d'être sûre d'avoir cette place, quitte à accepter des courtes échelles toxiques.

Un roman qui fait la part belle aux avocats et à la défense de leurs clients, écrivant avec la salive de ceux qui ne savent pas parler. Ou qui parlent si mal qu'on ne peut que les condamner pour leurs mauvais choix. Une Alice qui caresse la tête d'une jeune cliente qui l'a choisie comme on ouvre enfin la main en prendre une autre, ou pour mieux laisser s'envoler l'innocence.

Un vrai coup de coeur pour moi, et les derniers mots d'un roman qui me resteront longtemps en tête !
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