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Critique de CDemassieux


Cet ensemble de poèmes est tendre et affectueux, à l'image de son sujet : la Nativité – et dont les crèches sont une douce illustration, hélas bien malmenées par certains laïcards grincheux de nos jours !
Ce recueil apparaît surtout comme une longue méditation, pour « voir clair dans sa nuit intime », convoquant tantôt un orchestre d'anges, tantôt les bergers, tantôt un forgeron, sans oublier Balthazar, Gaspard et Melchior, les trois Rois-Mages, ces « Enfant émerveillés » accueillis par le « Sourire de Marie ».
On pourrait de même évoquer le doute que le poète prête à Joseph – contredit toutefois par certains théologiens –, lequel renvoie à notre propre doute.
Evidemment, chaque vers est pétri de sensibilité chrétienne – autant cultuelle que culturelle –, mais ces rêveries du promeneur poète sont comme autant de contes qu'on se raconterait volontiers une nuit d'hiver pour patienter le temps que l'heure de Noël sonne. Autrement dit, ces poèmes parlent à tous ceux qui ont encore une capacité d'émerveillement en eux.
Aussi humbles que libres, glissant même parfois dans la prose, ils sont, tous ensemble, une invitation à célébrer une naissance dans un cadre oh combien modeste :
« Notre royaume / N'est aujourd'hui qu'un brin de paille, une lumière, / Un seuil, une lucarne où s'abrite la neige, / Un toit de chaume ou le bois d'un auvent, / L'étable où nous sourit un enfant, roi du monde. »
[…]
« Sur cet abri misérable de planches / Plus frêle l'arche, dans le déluge. »
Ce roi, dont le destin terrestre sera la Croix, est pour l'heure un nouveau-né, illuminé par une grâce que fait nettement ressortir Claude-Henri Rocquet.
Mais ce n'est pas là une restitution stricte des Écritures, car s'y mêlent les souvenirs passés du poète, ce qui confère à tous ces tableaux de Noël un caractère particulièrement évocateur : à notre tour, nous nous souvenons. Nous sommes alors emplis de ce qu'on appelle communément l'esprit de Noël.
Puis il y a ceci : « En me plaçant parmi les personnages, je revis mon enfance, je sens le temps me vieillir, je vois s'approcher mon dernier Noël, et je m'inquiète. »
Inquiétude qui s'incarne dans le « Noël du vieux poète » (Noël, quand on vieillit, c'est quelque part l'enfance perdue). Vieux poète parlant quelquefois comme un mage, dont les amis ont déjà rejoint le royaume de l'Enfant-roi et qui lui murmurent « de ne rien craindre du ténébreux passage ». Il faut ainsi se nourrir de l'espoir de renaître ailleurs, telle cette pâquerette qui supplie le Christ de se souvenir d'elle dans Son royaume.
« Il te suffit de ne pas oublier l'Étoile », semble dire ce recueil où les inquiétudes sont heureusement balayées par l'espérance, cette vertu qui nous fait vivre…

(Je remercie le Centurion pour le présent recueil et, comme toujours, Babelio)

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