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Critique de Villoteau
Ce livre est la première traduction intégrale de l'ouvrage écrit en allemand dont on dispose, on doit cette traduction à un officier supérieur français. Lorsqu'il passera d'opérations tactiques durant la Première Guerre mondiale à des manoeuvres stratégiques lors de la Seconde Guerre mondiale, Rommel adaptera les conclusions ici énoncées. Ces dernières sont formulées en une ou deux pages dans un récit d'une opération traité en environ huit pages, Rommel a conservé les croquis présentant ces situations et il nous les livre. Largement exposées en un peu moins de dix pages et un croquis, quatre dizaines de situations de combat sont commentées en une ou deux pages. Les analyses développent quelques grandes idées faciles à déceler car E. Rommel les met systématiquement en application dès que les circonstances sont favorables. Bien que voulant glorifier l'ardeur au combat des troupes allemandes, l'auteur se voit obligé de rappeler qu'il est parfois obligé de menacer de son pistolet un sous-officier qui juge qu' E. Rommel veut lancer ses hommes dans une opération qu'il juge fort téméraire. Sur le front français l'auteur livre incidemment un chiffre de pertes journalier très impressionnant et montre que les combats se font dès le début de la guerre avec un fort appui de l'artillerie, des échanges de coups de feu entre soldats à des distances où ils ne se voient pas distinctement et que les combats à la baïonnette sont quasiment inexistants. L'auteur parcourt divers lieux d'opérations : l'univers de la Lorraine du nord en 1914 et 1915, le massif vosgien en 1916 et l'Italie ainsi que la Roumanie en 1917. Il est à noter que l'épopée vosgienne de l'auteur est retracé précisément dans l'article d'Hubert Martin intitulé "Erwin Rommel, jeune lieutenant sur le front du Hilsenfirst" paru dans le numéro 8-9 de 1993 de la revue "S'Lindeblätt" (http://slindeblatt.net/index.php/publications/numeros-deja-parus/89-n8-9-1993-guerre-14-18-tome-1). Après le tout début de l'année 1918, E. Rommel prend place à l'état-major aussi, ne combattant plus sur le terrain, il clôt son récit. Nous avons ici un document historique très intéressant (quoique rédigé ultérieurement à partir de notes de l'époque) qui permet de sentir l'état d'esprit d'un très jeune officier allemand durant le premier conflit mondial et de toucher intuitivement son désir d'en découdre de nouveau.
