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Critique de Luminara_Skywalker


Tif et Tondu sont ENCORE en vacances ? Est-ce qu'il y a un moment dans leur vie où ils ont travaillé ou ils ont toujours vécu comme des rentiers oisifs ? J'en sais rien, vous auriez pu leur trouver un métier de façade qui en plus pourrait justifier leur implication dans l'aventure, comme Tintin ou Gil Jourdain. Mais Rosy et Will sont visiblement au-dessus de ça : leurs héros sont d'éternels vacanciers bourgeois.

Leur quiétude cesse lorsqu'un type plus riche et moins oisif qu'eux (et noble qui plus est) commence à leur envoyer des lettres qui ont la fâcheuse tendance de disparaître et de réapparaître face aux chats noirs. En vertu de cette observation, nos amis capillairement complémentaires s'attendaient à rencontrer le mécène d'Houdini ou un superstitieux maladif, mais il n'en est rien : le comte del Marco est un armateur richissime. Non, non, aucune référence avec un autre armateur milliardaire originaire d'un pays méditerranéen, passez votre chemin.

Del Marco...enfin, ses ingénieurs ont mis au point un bateau qui glisse sur l'eau, dont M. Choc, réduit au banditisme de moyen vol depuis que Tif et Tondu ont fichu la mouise dans son organisation, veut s'emparer. À l'issue de l'entrevue avec le comte, un nouveau personnage tout aussi courtaud que les héros fait son entrée : l'inspecteur Allumette, imbattable au corps-à-corps, mais qui n'emmène jamais rien de plus offensif que son chat Rodolphe. Sans doute milite-t-il à ses heures perdues pour une police armée de fleurs, mais l'éditeur à probablement retiré cette information un brin trop soixante-huitarde.

Mais n'épiloguons pas sur la censure mal placée que subissait la bande-dessinée belge en ces temps d'obscurantisme, pour nous concentrer sur l'histoire, qui va désormais se dérouler en huis clos sur l'île des chantiers del Marco, en l'espace d'une SEULE nuit. Oui, oui, j'ai vérifié, et cela soulève une question : pourquoi le comte s'occupe-t-il encore d'hydroglisseur quand son ingénieur a vraisemblablement mis au point une machine à allonger le temps ?

Évidemment, Choc, qui a changé de heaume et est devenu beaucoup moins anguleux, coupe les communications, laisse des messages, se balade dans des passages secrets que personne n'a découvert avant lui, tente des sabotages, enlève l'ingénieur...Bref, le huis clos oppressant classique. L'inspecteur le fait bien voltiger façon danseuse étoile d'un seul mouvement de jambe, mais la devise peu connue de Choc étant : "si tu es trop manche pour te trimballer un flingue, trimballe-toi au moins des hommes de main", un de ses complices bâillonne le valeureux inspecteur d'une seule paume, et cette fois-ci, point de Rodolphe pour distraire le gangster.

Après des trahisons, des retrouvailles et l'arrivée de sous-marin des méchants (mais pourquoi vouloir s'emparer d'un hydroglisseur, dans ce cas-là ?), une bataille au ciment à prise rapide (sic) s'engage entre les malfrats débarqués par Choc et les ouvriers des chantiers, qui, je l'espère, exigeront des compensations à ce rat de del Marco.

Et, à la fin de ce tome, Choc, pour la SEULE et UNIQUE fois de la série, est envoyé dans "cette grande maison aux fenêtres à barreaux et aux cuvettes de toilette en métal froid", comme dirait Basmati, le directeur du Conservatoire de la Contradiction (cf, L'école de la peur, tome 3). Et, par conséquent, ON VOIT SON VISAGE et, surprise, surprise, il s'agissait du peureux et lunetteux secrétaire du comte, M. Duchêne !

Est-ce donc là la fin du seul méchant charismatique que cette série ait su créé ?

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