Tu veux du bon p'tit polar de derrière les fagots ? Frais et sans faux-col ? À l'ancienne comme on les aimait avant ? Qui n'essaie pas de te la faire à l'envers dans une intrigue forcément plus compliquée que celle du concurrent ? Qui arrive à parler harmonieusement de cartels, de mafia, de frontière Mexico-Américaine, de Calabre, de FBI, de politiciens corrompus, de guns, de règlements de comptes et, au-dessus de tout cela, d'enquêteurs et de journalistes joignant leurs efforts pour y mettre fin ?
Tu l'as déjà compris, Trafiquants & associés de Sébastien Rotella - traduit par Françoise Bouillot - est fait pour toi !
L'ancien groupe d'action Diogène se reforme le temps d'une enquête qui va permettre à Valentin Pescatore, Léo Méndez, Athos et Porthos d'enquêter sur le massacre à la frontière entre le Mexique et les USA de migrantes venues d'Afrique. Et parallèlement, sur le lien qui pourrait y avoir avec le Groupe Blake, trust US à la santé florissante qui développe son empire en faisant affaire avec les barons de la drogue mexicaine et les mafieux locaux avec une étonnante complaisance des autorités fédérales. de San Diego à Tijuana, de Washington à la Sicile, ça va tanguer grave !
Alors bien sûr, tous ces thèmes ont déjà été vus - ou plutôt lus - ailleurs, et chacun d'entre eux pris isolément, parfois plus profondément traité. Mais ici, mis tous ensemble, ils fonctionnent parfaitement : c'est rythmé, sans artifice d'écriture à 2 balles genre page turner, crédible et les personnages - appelés donc à devenir récurrents - attachants. Et c'est également remarquablement documenté et précis sur les problèmes de frontières, de migrants, de corruption police/politique, de mafias mexicaines ou siciliennes et j'en passe... sans que l'auteur ne se sente systématiquement obligé de nous livrer 5 pages de détails poussés pour nous prouver l'étendue de son savoir ou de ses recherches pré-éditoriales, comme trop souvent vu ailleurs.
Une jolie découverte donc pour moi que Sébastien Rotella et une réelle envie me ruer très vite sur ses deux précédents livres.
Commenter  J’apprécie         234