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Critique de florencem


Ayant vu les films, j'avoue que j'avais mis de côté ma lecture des tomes deux et trois. Surtout que je connais la fin de la saga littéraire… Moins d'intérêt donc à lire les romans restants, cela va s'en dire. Mais j'étais tout de même curieuse de savoir comment l'auteur avait amené son histoire. Clairement, je n'ai pas rencontré le même intérêt que pour le tome un, et même si la fin nous laisse sur un cliffhanger assez brutal, je n'enchainerai pas avec Allégeance. J'ai peur de faire une overdose, surtout au vu de ce qui m'a déplu avec L'insurrection.

Le monde qu'ont connu nos héros est à jamais détruit. La guerre lancée par les Erudits a tellement secoué les différentes factions que plus rien n'est stable. Faire confiance est devenu un luxe, les trahisons s'enchaînent, les complots deviennent de plus en plus monnaie courante. Sans compter que ceux qui se sont fait manipuler doivent se remettre de la tuerie qui a eu lieu. On entre donc dans une partie très « film catastrophe » en un sens, à la limite de l'apocalypse. de ce point de vue là, je dirais que je n'ai rien à reprocher à l'auteur. Je trouve même que tous les intrigues qui y sont liées sont vraiment bien ficelées. On comprend aisément les décisions de chacun, notamment à cause de leur faction, et on est tenu en haleine tout au long du récit.

De nombreux points très intéressants sont aussi soulevés. On voit déjà clairement la limitation des factions. En temps de paix, pas de soucis, le système fonctionne. Mais au moindre conflit, le fait que les populations soient tenues à une certaine façon de penser… cela coince. J'ai d'ailleurs beaucoup aimé voir les différentes psychologies. Tris, en tant que Divergente, a un esprit plus flexible, mais il y a aussi les transferts, ceux qui ont décidé de quitter leur faction de naissance. En un sens, ils sont aussi divergents pour moi à un autre niveau. Ils ont assimilé un mode de pensée durant leur enfance, pour ensuite en changer à l'âge adulte. Mais on ne peut pas vraiment renier à cent pourcent ce que l'on a appris étant enfant. D'où une dualité de comportement. Les natifs qui sont restés dans leur faction apporte un contraste assez saisissant, comme s'ils étaient cantonnés à une case sans pouvoir en sortir. Bref, un côté psychologique bien travaillé.

De là, se met en place tout un système de réflexion exacerbé par la révolution qui s'est mise en place. Doit-on agir ? Pourquoi ? Quelles en seront les conséquences ? Peut-on évoluer face à un ultimatum ou lorsqu'on se retrouve au pied du mur ? le cerveau humain peut-il rester indéfiniment dans une sorte de cadre sans évoluer ? Et cette guerre d'ailleurs, quels effets, quelles répercutions ? le bien de tous peut-il passer avant le libre arbitre ou la simple liberté ? Un côté complexe qui pousse à la réflexion et c'est vraiment ce que je recherche dans la dystopie.

Mais, il y a un mais : les personnages ! Et encore plus particulièrement, nos deux héros… le premier tome ne m'avait pas semblé aussi prise de tête. J'avais adoré le côté découverte et initiation, et l'amour naissant entre Tris et Tobias. Je suis aussi totalement consciente que notre héroïne a vécu beaucoup (trop) de choses traumatisantes : être obligée de tuer son meilleur ami, voir ses parents mourir devant elle, se savoir être différentes, être torturée, menacée de mort, trahie à de nombreuses reprises… Franchement, n'importe qui aurait fait une dépression, soyons clair mais voilà les trois quarts du roman nous montre une Tris au bord du gouffre qui n'évolue pas du tout. Nous sommes loin de la courageuse et forte jeune femme du tome un. Elle se morfond et sa relation assez compliquée avec Tobias n'arrange rien. COMMUNICATION ‼ ‼ LE mot que visiblement beaucoup de nos héros oublie. A la place de parler, d'essayer d'exorciser ses démons, elle se terre dans le silence. Je suis d'accord, elle a le droit d'avoir un manque de confiance totale en l'humanité, mais on parle tout de même de l'homme qu'elle aime. Et Tobias n'est pas en reste. Disons qu'il est un peu girouette. Pas facile de gérer Tris, là encore je suis d'accord, mais bon… Il faut rester cohérent à un moment donné.

Et pour le coup, ce sont les personnages secondaires qui sortent leur épingle du jeu. Un comble, même si c'est plutôt plaisant. Il faut dire qu'ils sont assez nombreux en fin de compte, mais chacun se détache à sa façon et cela donne à l'histoire des bouffées d'air frais.

Un second tome bien mené, mais des héros trop hésitants qui sont loin de ce que l'on a connu dans le premier tome. Un petit électrochoc serait le bien venu même si la fin du tome me laisse une note plutôt positive de ce côté-là.
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